Contrôle de l'érosion

Définition

L'érosion est un processus naturel se traduisant par un mouvement de matière sous l'effet d'une force qui peut être le vent, l'eau, la gravité. L'érosion peut se présenter sous différentes formes : glissements de terrain, ravines, érosion en nappe.

Érosion sur une parcelle agricole

L'érosion dépend de nombreux facteurs regroupés dans le modèle empirique de perte en terre (USLE) de Wischmeier et Smith : E (érosion) = R x K x SL x C x P

R est l'indice d'érosivité des pluies, K l'érodibilité des sols, SL le facteur topographique, C le couvert végétal[1] et P l'utilisation de pratiques antiérosives.

Remarque

  • Le facteur K dépend de nombreuses propriétés du sol comme la teneur en matière organique[3], la texture, la structure, la perméabilité. Ces propriétés sont largement dépendantes de l'activité biologique[2] qui va jouer notamment sur le maintien de la structure du sol et sur la stabilité à l'eau des agrégats.

Les sols agricoles où les teneurs en matière organique et l'activité biologique sont réduites, se caractérisent par d'importantes pertes de terre par érosion (éolienne ou hydrique). Le dust bowl, phénomène ayant produit d'énormes quantités de terre dans l'atmosphère sous l'effet d'une érosion éolienne a entraîné le développement des techniques sans labour[4], le labour[5] étant rendu responsable de cette catastrophe.

Ainsi, les techniques agricoles durables de conservation des sols, basées sur une meilleure incorporation de matières organiques et des processus écologiques optimisés, améliorent la résistance du sol à l'érosion ce qui a aussi comme conséquence de conserver les horizons superficiels du sol, les plus riches en nutriments.

Érosion sur une parcelle de betterave

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Références Bibliographiques :

Blanchart et al., 2004[6]

FAO, 1994[7]

Auteur : Éric Blanchart

Médiatisation : Lucile Bretin, Marjorie Bru, Auriane Eysseric

  1. Couvert végétal

    Le couvert végétal (repousses ou espèces implantées) présent pendant l'interculture peut avoir plusieurs appellations selon les objectifs qu'on lui donne. Il s'appelle CIPAN (culture intermédiaire piège à nitrates) s'il a la fonction d'éviter la lixiviation des nitrates. On parle d'engrais vert quand le couvert permet de fournir des éléments nutritifs à la culture suivante ou s'il joue le rôle d'amendement. Enfin, il s'appelle culture en dérobée si le but est une production de fourrage ou de graines. Si les couverts végétaux sont bien gérés, les avantages agronomiques et environnementaux sont multiples (Joséphine Ghesquière (ITAB/ ISA Lille), Adeline Cadillon (ITAB/ISARA-Lyon), Laetitia Fourrié et Laurence Fontaine (ITAB)).

  2. Activité biologique

    L'activité biologique d'un sol est l'ensemble des réactions réalisées par les organismes vivants. Plus elle est active, plus les échanges entre la plante et le sol seront facilités, et plus la structure du sol sera favorable à l'infiltration d'eau et à la pénétration des racines (Bourgeois M., Coquillart E., Cournarie M., Fassino C. Site PEPITES 2014).

  3. Matière organique

    Matières animales et végétales qui ont subi une décomposition permettant l'obtention d'humus. C'est un des éléments essentiels à la structure du sol (Bourgeois M., Coquillart E., Cournarie M., Fassino C. Site PEPITES 2014).

  4. Techniques Culturales Sans Labour

    Les Techniques Culturales Sans Labour fragmentent le sol sans le retourner. Elles vont avoir une action de mélange et d'enfouissement dans le cas du travail superficiel, du travail superficiel en bandes et du pseudo-labour. Aucun mélange et enfouissement ne seront réalisés dans le cas du semis-direct, du décompactage et du sous-solage (Bordes & Richard, 2014).

  5. Labour

    Technique de travail du sol visant à ouvrir le sol et le retourner avant le semis (Bourgeois M., Coquillart E., Cournarie M., Fassino C. Site PEPITES 2014).

  6. Blanchart et al., 2004

    BLANCHART E., ALBRECHT A., BROWN G., DECAENS T., DUBOISSET A., LAVELLE P., MARIANI L., ROOSE E. Effects of tropical endogeic earthworms on soil erosion: a review. Agriculture, Ecosystems and Environment [en ligne]. 2004, Vol. 104, pp. 303-315. Disponible sur : www.sciencedirect.com [Consulté le 08 avril 2014].

  7. FAO, 1994 (a)

    FAO. Archives de documents de la FAO. Introduction à la gestion conservatoire de l'eau, de la biomasse et de la fertilité des sols (GCES) - Le modèle empirique de perte en terre de Wischmeier et Smith (USLE). FAO Soils Bulletin [en ligne]. Équateur. 1994 (version 70) Disponible sur : http://www.fao.org/docrep/t1765f/t1765f0f.htm [Consulté le 08 avril 2014].

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