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La typologie des espaces naturels français

Une classification internationale : la typologie de l'UICN

Les catégories de gestion et de protection

L'UICN[1] a établi une classification internationale de 6 catégories de gestion et de protection des espaces naturels protégés. Elle fournit une norme internationale de classement des aires protégées en fonction de leurs objectifs de gestion. Elle permet d'effectuer des comparaisons entre les différents pays. L'application de ces catégories est volontaire. La France utilise cette typologie

Faire des correspondances entre chaque statut de protection français et la classification UICN[1] n'est pas un exercice aisé :

  • un espace naturel protégé est très souvent le fruit de la superposition de plusieurs statuts qui ne correspondent pas à la même catégorie UICN,[1]

  • un même statut peut comprendre plusieurs espaces qui n'ont pas tous le même objectif de protection et de gestion : le coeur et l'aire d'adhésion d'un Parc national,

  • le même statut peut être déclinée avec une certaine variabilité de protection sur le terrain.

Cette classification est également contestée car elle laisse supposer qu'il faut exclure les hommes pour protéger la biodiversité.

Correspondance entre les statuts français de protection et la classification UICN

Appartenance à une catégorie

Statut France

Nb

Classification UICN

Sites classés ou inscrits

2665

4795

III

Réserves biologiques

234

IV

Espaces naturels sensibles

3050

V

Parc naturel régional

51

V

Arrêtés de protection de biotope

715

VI

Appartenance à plusieurs catégories

Statut France

Nb

Classification UICN

Parc naturel marin

7

V, VI

Terrains des Conservatoires d'espaces naturels

2054

I, III, IV, V, VI

Réserve naturelle

352

I, II ou IV

Parc national

10

Cœur II

Adhésion IV

Terrains du Conservatoire du Littoral

600

IV, V

Catégorie Ia  : Réserve naturelle intégrale

Carte géographique de la Réserve du Lauvitel situé proche de la commune de Bourg-d'Oisans
Carte de la Réserve intégrale du Lauvitel située dans le Parc national des Écrins ©PNF

Gérée principalement à des fins scientifiques ou de protection de la nature sauvage, qui sont mises en réserve pour protéger la biodiversité et aussi, éventuellement, des caractéristiques géologiques et ou géomorphologiques, où les visites, l'utilisation et les impacts humains sont strictement contrôlés et limités pour garantir la protection des valeurs de conservation. Elles peuvent servir de référence indispensables pour la recherche scientifique et la surveillance continue. Exemple :

  • une Réserve biologique intégrale de l'Office National des Forêts (ONF[3][2]),

  • la Réserve intégrale de Lauvitel du Parc national des Écrins (photo ci-contre)

Catégorie Ib : Zone de nature sauvage pour la protection de ressources sauvages

Généralement ce sont des espaces d'une vaste superficie, intactes ou légèrement modifiés, qui ont conservé leur caractère et leur influence naturels, sans habitations humaines permanentes ou significatives, qui sont protégées et gérées aux fins de préserver leur état naturel. Pas d'exemples recensés en France.

Catégorie II : Parc national pour la protection d'écosystème et usage récréatif

Vastes espaces naturels ou quasi naturels mis en réserve pour protéger des processus écologiques de grande échelle, ainsi que les espèces et les caractéristiques des écosystèmes de la région, qui fournissent aussi une base pour des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique, éducative et récréative, dans le respect de l'environnement et de la culture des communautés locales.

Exemple : le cœur d'un Parc national, la Réunion

Carte géographique du Parc national de la Réunion. La carte distingue deux zones : le cœur du parc (plutôt situé au centre de l'île) et l'aire optimale d'adhésion (qui contourne l'île)
Carte du Parc national de la Réunion ©PNF

Catégorie III : Monument ou élément naturel spécifique

Falaise du Cap Romain, monument naturel, situé dans le Calvados
Visuel de la Falaise du Cap Romain ©Wikipédia

Mises en réserve pour protéger un monument naturel spécifique, qui peut être un élément topographique, une montagne ou une caverne sous-marine, une caractéristique géologique telle qu'une grotte ou même un élément vivant comme un îlot boisé ancien. Ce sont généralement des surfaces protégées assez petites et qui accueillent un nombre important de visiteurs.

Exemple : Réserve naturelle nationale de la Falaise du Cap-Romain, Calvados

Catégorie IV : Aire de gestion des habitats ou des espèces

Visent à protéger des espèces ou des habitats particuliers, et leur gestion reflète cette priorité. De nombreuses espaces protégés de la catégorie IV ont besoin d'interventions régulières et actives pour répondre aux exigences d'espèces particulières ou pour maintenir des habitats, mais cela n'est pas une exigence de la catégorie.

Exemple : l'aire d'adhésion du Parc national de la Vanoise, illustrant la question des stations de sports d'hiver

Carte géographique des stations de ski dans le Parc de la Vanoise. Deux zones sont identifiées : le cœur du Parc (au centre de la carte) et les aires d'adhésion (le contour). La carte identifie les stations de ski alpin et de fond.
Plan des stations de ski au cœur du Parc de la Vanoise dans les Alpes ©Parc National de la Vanoise

Catégorie V : Paysage terrestre ou marin protégé

Carte géographique du Parc naturel marin de la mer d'Iroise. Deux zones identifiées : Le périmètre du Parc (autour de Brest) et la zone de Mer territoriale.
Carte du Parc naturel marin de la mer d'Iroise en Bretagne ©bretagne-environnement.org

Un espace protégé où l'interaction des hommes et de la nature a produit, au fil du temps un caractère distinct, avec des valeurs écologiques, biologiques, culturelles et panoramiques considérables, et où la sauvegarde de l'intégrité de cette interaction est vitale pour protéger et maintenir la conservation de la nature.

Exemple : Parc naturel marin de la mer d'Iroise

Catégorie VI : Aire protégée avec utilisation durable des ressources naturelles

Espace protégé géré principalement à des fins d'utilisation durable des écosystèmes naturels (espace protégé de ressources naturelles gérées).

Pas d'exemples recensés en France.

Une typologie des types de gouvernance de l'UICN

DéfinitionLa gouvernance

Au cours de la dernière décennie, le terme « gouvernance » devient utilisé dans les espaces naturels protégés. Il désigne la façon dont les décisions sont prises : avec quels moyens, quelles actions, quelles instances décisionnaires, qui détient le pouvoir, l'autorité et la responsabilité, qui est responsable.

Dans le monde, l'augmentation du nombre d'espaces naturels protégés s'est accompagné d'une diversification des modes de gouvernance. La France n'échappe pas à cette tendance où les nouveaux espaces naturels protégés crées par l'Etat sont de plus en plus gérées par les collectivités locales et les instances de décisions ont diversifié leur composition.

Les quatre types de gouvernance dans le monde

- gouvernance par le gouvernement : par un organisme ou un ministère fédéral ou national, par un organisme ou un ministère sous-national en charge, ou déléguée à une ONG,

- gouvernance partagée : gouvernance collaborative (divers degrés d'influence), conjointe (conseil de gestion pluraliste), et/ou transfrontalière (divers degrés de part et d'autre de frontières internationales),

- gouvernance privée : gouvernance par un propriétaire individuel, par des organisations sans but lucratif (ONG, universités, coopératives), par des organisations à but lucratif (particuliers ou sociétés),

- gouvernance par des peuples autochtones et des communautés locales : aires et territoires conservés par des peuples autochtones ou des communautés locales – déclarées et gérées par ces peuples et communautés. Source UICN

  1. UICN : Union internationale de conservation de la nature

  2. ONF

    Office national des forêts

  3. ONF : Office national des forêts

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