05 :08 : Témoignage Bertrand PATENOTRE, agriculteur à Piney (Aube) : « Des gens qui ont essayé sur une parcelle, et puis ça n'a pas marché... Mais bon il y avait pas le système sol vivant, il y avait pas le... L'échec qu'il y a, ça a toujours été... Enfin je pense, hein, j'ai pas non plus l'analyse de tous les échecs... Et tout l'historique mais je... Souvent, c'est parce qu'on a... On s'est passés du travail du sol, sans le remplacer par l'activité biologique. Et... Et donc on n'a pris qu'une... Que le problème sous son angle machines et suppression de mécanisation, c'est tout. On n'a pas été plus loin, on n'a pas été vers l'agronomie, on a oublié l'agronomie et là... Là ça ne marche pas... »

05 : 46 : Voix off: Donc en fait il faut toujours qu'il y ait un travail du sol ?

05 : 49 : Bertrand PATENOTRE : « Ah il faut ! Il y a un travail du sol, mais c'est pas nous qui le faisons... [Rire] C'est l'activité biologique... »

05 : 56 : Témoignage Jean-Pierre FONTAINE, agriculteur à Montcuq (Lot) : « Alors si on veut une bonne activité biologique, et ben il faut donner à manger au sol, donc tout ce qui est paille, tout ce qui est... Couverts végétaux, etc., il faut en faire le maximum. »

Résultat concret ?

06 : 07 : Jean-Pierre FONTAINE : « Ah ben les vers de terre sont revenus en force c'est... C'est assez étonnant... Il y a quelques années j'ai des ingénieurs... Il y a 2 ou 3 ans des ingénieurs d'Arvalis qui sont venus chez moi pour voir un peu ce que donnait le travail du sol, et avec la bêche j'ai réussi à prendre une motte de terre dans un champ et je... A peine je l'avais posée dans les mains d'un des ingénieurs qu'elle s'est complètement délitée quoi. Elle était perforée dans tous les sens, il y avait des galeries dans tous les sens, voilà. Donc ça prouvait bien que la structure était parfaite, quoi, ferme, portante, mais très bien structurée. »

06 : 48 : Voix off : Nous traitons ici d'un système de production basé sur une activité biologique dynamique, que nous désignons sous le terme de sol vivant.

06 : 56 : Témoignage Thierry GEWY, agriculteur à Craonne (Aisne) : « Alors le concept de sol vivant est à mon avis une image qui est très parlante, et je pense que c'est le bon choix des mots, je pense que ce concept est très intéressant. Personnellement je considère qu'aujourd'hui l'agriculture française elle est partie un petit peu sur un sol qui est conçu comme un substrat, un substrat inerte, et dont on maintient la fertilité grâce aux... Aux engrais, aux phytosanitaires... Alors que dans ce concept un petit peu de sol vivant, c'est tout à fait l'inverse, c'est essayer de redonner un peu ses lettres de noblesse au sol, et au sous-sol surtout qu'on connaît très peu, à la faune du sol, à essayer de la respecter, à essayer d'observer les plantes, et essayer de faire un transfert je dirais des produits phytosanitaires issus du pétrole vers un transfert des matières végétales pour redynamiser ces sols. Alors ça prend quelque temps, ça ne se fait pas en une année, ça prend quelques années, mais on finit par retrouver de nouveaux équilibres, qui sont tout aussi rentables et tout aussi économiques et tout aussi... Intéressants, et on finit par avoir des rendements tout à fait équivalents et des marges parfois largement supérieures dans ce type de concept. »