23 : 41 : Témoignage Frédéric THOMAS, agriculteur en Sologne, rédacteur en chef de la revue « TCS »: « En fait un sol c'est pas un système comme ça, malaxé, où tout étant égal par ailleurs, il y a des voies de communication, il y a des zones de stockage, il y a de tout, hein ! Et donc c'est une organisation et c'est l'activité biologique qui est faite pour réorganiser ça. Et souvent je compare aussi le sol à une usine ! Le boulot de l'usine, c'est pas... Des gens qui travaillent dans l'usine, c'est pas de reconstruire l'usine en permanence. Leur boulot c'est de réceptionner de la matière organique, à la surface, c'est comme ça que ça se fait normalement... Il y a tous les acteurs qui sont là pour démonter... On est dans une chaîne de démontage, refaire... Réinjecter ça dans l'usine pour que ce soit transformé, et puis c'est retransformé, retransformé, retransformé... (24 :26) Et ça revient sous forme minérale, progressivement, aux plantes qui vont pouvoir eux refaire fonctionner la partie carbonée du système. Mais les acteurs ne sont pas là pour construire l'usine, ils sont là pour fonctionner dans l'usine. Donc si tous les quatre matins on leur détruit leur usine, ben ils vont essayer de reconstruire leur système. Et là, eh bien le temps qu'ils ont passé... L'énergie qu'ils ont passée à reconstruire ça serait de l'énergie en moins pour vous... (24 :52) La zone la plus ferme dans un sol c'est là où s'arrête le travail du sol. Et là on retrouve bien l'intervention de... L'intervention de surface, hein, on va essayer de dégager... Hein donc là il y a un travail de (meulechage ? 25 :06) qui a été fait en surface, donc qui a permis de faire un lit de semence, mais en même temps, vous voyez qui a... C'est toujours la limite qui a permis aussi de faire un genre de petit plateau. Alors quand on a une bonne activité biologique comme c'est le cas ici, parce qu'ici on approche environ les 3 tonnes de vers de terre, c'est rapidement reconstruit, et les racines arrivent à passer à travers. (25 :35) Et tout à l'heure j'avais le cas... Ben comme ici voyez, on va utiliser les galeries de vers de terre pour descendre dans le profil, et très rapidement on a une colonisation des zones sous-jacentes, hein. Et voyez aujourd'hui des racines du maïs qui sont largement descendues à 1m voire un peu plus profond et là on a... Voyez on en a ici, on a aujourd'hui je dirais un maïs qui est implanté sur toute l'épaisseur. Là c'est une racine qui suit des galeries de vers de terre, qui est implantée sur toute l'épaisseur du sol... Bon, on peut avoir des périodes relativement sèches, il n'y aura pas de souci, on va exploiter plus d'1m- 1m50 de sol, et ça nous donne de bonnes réserves. (26 :23) Alors que dans une situation que vous verrez tout à l'heure, un peu plus... Avec une rupture ici, ben très rapidement on a cette zone-là, comme elle est là, qui va être un petit peu plus dure, beaucoup plus sèche, on aura du mal à envoyer des racines plus en profondeur. Alors la matière organique c'est bien gentil mais il faut qu'elle tourne... L'activité biologique, ben si le sol est bien aéré, elle pourra fonctionner dans toute l'épaisseur du sol. Ça va être la même chose pour l'eau, comme on a des grosses galeries, eh bien l'eau va pouvoir rentrer très rapidement en suivant les grosses galeries, et une partie de ces grosses galeries vont servir à faire évacuer l'air, parce que si on veut rentrer des grandes quantités d'eau dans un sol comme ça, comme lors d'un orage, il faut également que l'air puisse s'évacuer. (27 :05) Si vous avez une pellicule à la surface, l'eau peut pas rentrer mais l'air peut pas sortir, donc on est dans la situation où ça va bloquer, et c'est là qu'on va déclencher des phénomènes érosifs. Donc bon on a un sol qui... Je vous dis un petit peu compact, alors là... C'est toujours compliqué où on fait les profils... Au regard de ce que je vois là, et au regard des maïs que je vois là, parce que je connais un petit peu Bertrand... Je pense qu'on n'est pas dans l'organisation classique du champ. On a une meilleure organisation (pleurale ?) dans le champ... (27 :35) Mais on ne va pas quand même sacrifier 25m2 de maïs, au prix où c'est maintenant, donc il nous a mis un peu en bordure et c'est là qu'on tourne, donc il y a un peu plus de trafic, mais normalement l'organisation est un petit peu meilleure que ça, plus loin, mais c'est déjà... C'est déjà correct, hein. Et vous le voyez par l'intermédiaire du maïs, là on est certainement sur une zone où on a tourné pas mal. (28 :01) Ce qui me rassure, c'est le fond, et quand vous regardez dans ces zones-là, vous voyez c'est... Des zones comme ici là, je sais pas si vous pouvez le voir correctement, hein... Ou des zones comme ici, hein... Ou des zones comme ici, ça se sont des endroits où les vers de terre en fait ont descendu... Disons de la terre du haut, et l'ont mélangée, ça c'est des accumulations de déjections de vers de terre, et là on a un sol qui est super bien organisé, et on a beaucoup de fertilité dans cette zone-là. Donc les racines vont être... En plus d'avoir la possibilité de descendre, elles ont des zones de fertilité dans lesquelles elles vont pouvoir venir piocher ! »