Les innovations proposées étaient l'intégration de la fenaison, de l'ensilage et des SCV dans les pratiques des agro-éleveurs.
Foin
![]() Les fourrages sont distribués aux animaux tout en faisant attention que la couverture végétale du sol soit suffisante, (©Foussat) | [1] | Le foin permet l'autosuffisance fourragère et donc l'alimentation du troupeau en période de disette. Cependant, la fenaison crée un pic de travail en avril, le climat étant trop humide avant et trop sec après. Le lieu de stockage est également problématique pour certains éleveurs qui n'ont pas la place suffisante. |
Ensilage
L'ensilage permet également l'alimentation en période de disette, il est riche en énergie et sert de substitut au concentré ce qui diminue les coûts de production. Toutefois, il faut prévoir des investissements pour la construction du silo et l'achat d'une bâche étanche. De plus, la réalisation de cet aliment est difficile techniquement. Or si la qualité de l'ensilage est altérée le taux butyrique du lait augmente ce qui n'est pas recherché par les acheteurs en raison d'une moindre fromageabilité. Il faut également prévoir le travail supplémentaire que cela implique. Les producteurs manquent par ailleurs d'accompagnement technique pour le réaliser.
SCV
Les SCV permettent de valoriser au mieux les surfaces disponibles en associant fourrages et cultures vivrières. Sur les SCV, les chercheurs et les paysans n'ont pas la même vision : la plante d'intérêt est le fourrage pour l'éleveur et non la culture vivrière, d'où une concurrence entre couverture du sol et alimentation animale qu'il faut gérer.
Kizozi en SCV
En ce qui concerne le kizozi en SCV, beaucoup ne pratiquent pas cette technique systématiquement chaque année et renouvellent certaines années leur kizozi en pur. Ceci semble s'expliquer par le surplus de travail que cette technique implique. Elle nécessite en effet, soit de semer kizozi et culture vivrière en même temps, soit de planter les rhizomes de kizozi quelques semaines après le semis de la culture vivrière, le temps que celle-ci se soit assez développée pour ne pas être concurrencée par le kizozi. Or, les producteurs étudiés renouvèlent le kizozi par rhizomes. Cette technique implique de labourer afin d'éclater les souches de kizozi, d'ajouter du fumier et de laisser les repousses croître. Cette méthode peu exigeante en travail et économique (pas d'achat de semence) n'est pas compatible avec une association vivrière et nécessite un labour ce qui va à l'encontre des principes du SCV. Par ailleurs, la destruction de la couverture sans labour implique des herbicides qui sont couteux et non écologiques.
Labour et pratiques paysannes
Actuellement, tous les producteurs étudiés labourent avant l'implantation des cultures de saison sèche semées après le riz mais certains sont intéressés par un semis direct dans les résidus du riz car l'absence de labour leur permettrait de diminuer la charge en travail et ainsi d'effectuer une implantation rapide de ces cultures. Du fait d'une surcharge de travail à cette période, les producteurs ont en effet tendance à décaler le labour et le semis des cultures de saison sèche, ce qui allonge la période de pénurie fourragère de l'intersaison.
Un contexte à ne pas oublier
Cette étude visait avant tout à simuler des projets des producteurs dans le but d'augmenter leurs revenus, les moyens étudiés visant surtout à améliorer les performances à l'échelle de l'exploitation. Toutefois, dans le contexte actuel de désorganisation de la filière lait du Vakinankaratra, il est important de prendre en compte les débouchés pour écouler la production laitière.
Auteurs : Claire FASSINO et Éva MAIRE
Superviseurs : Pierre-Yves LE GAL, Stéphane de TOURDONNET et Sarah Clerquin