Choix et description des systèmes de culture (Craheix et al., 2011)
La deuxième étape de travail consiste ensuite à choisir le nombre et la diversité des systèmes de culture à évaluer et à les décrire. Lors de cette étape, il est fortement recommandé d'inclure dans l'évaluation au moins un système de culture de référence représentatif de l'existant dans un territoire donné (systèmes de culture témoins). Cette démarche facilite l'interprétation des résultats en permettant de comparer les points forts et les points faibles des systèmes de culture innovants évalués par rapport à des systèmes de culture couramment implantés sur un territoire. De fait, lorsque les résultats sont utilisés pour concevoir des systèmes de culture innovants, la présence de systèmes témoins peut faciliter et orienter la conception de nouveaux systèmes de culture.
Vis-à-vis de la description des systèmes de culture, il convient de distinguer deux situations :
l'évaluation a posteriori (sur des systèmes déjà mis en œuvre).
l'évaluation a priori (sur des systèmes de culture fictifs).
 | Pour l'évaluation a posteriori, les systèmes doivent être décrits tels qu'ils sont le plus généralement conduits dans le contexte d'étude en évitant de considérer l'influence des facteurs conjoncturels sur les pratiques réalisées (accidents climatiques, hausse ou baisse brutale du prix des intrants...). La description du système implique donc de caractériser les pratiques réalisées le plus couramment dans son aire de mise en œuvre, sur plusieurs années. Lorsque les références techniques et économiques ne sont pas disponibles, il est alors nécessaire de reconstruire des systèmes de culture « types » en conciliant les données factuelles disponibles (obtenues par exemple à partir d'enquêtes, d'entretiens ou d'enregistrements disponibles) et le système décisionnel de l'agriculteur (obtenu par des entretiens et/ou des enquêtes). Il existe divers exemples d'une telle typologie de systèmes de culture réalisée en vue de leur évaluation multicritère ( ITAB, 2011[1]). |
Pour l'évaluation a priori des systèmes de culture, la principale difficulté réside dans le processus même de conception et de description des systèmes de culture définis de novo. Ceci implique généralement de faire face à un manque de données quantitatives pour décrire les systèmes de culture. Ainsi, même si les indicateurs de MASC ont été construits pour pouvoir être estimés avec peu de valeurs chiffrées en entrée, les utilisateurs devront parfois formuler quelques hypothèses sur les éléments de contexte (texture du sol, état de fertilité initial de la parcelle, matériel agricole disponible...) et sur les performances attendues des systèmes de culture (rendement, qualité, prix de vente...). Pour augmenter la pertinence des résultats dans le cadre d'une évaluation a priori, il est donc vivement recommandé de solliciter divers experts ayant une bonne maîtrise technique des systèmes agricoles dans le contexte d'évaluation. |  |
Complément :
La démarche de conception et de description a priori des systèmes de culture peut être facilitée en se référant à la littérature disponible sur le sujet ( Lançon et al., 2008[2] ; Mischler et al., 2008[3] ; Attoumani-Ronceux A. et al., 2011 ; Reau et al., 2012).
Auteur : Damien Craheix