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Les plantes de couverture

L'acidité des sols

L'acidification des sols

L'acidification est un phénomène naturel, inéluctable et lent. Elle intervient tout aussi bien dans les milieux naturels que cultivés, mais peut s'accentuer dans l'horizon de surface en non labour (NL) ou semis direct (SD). En effet, l'apport d'engrais acides sans travail du sol concentre l'acidité en surface. C'est la quantité d'ions H+ présents dans la solution du sol qui caractérise le pH d'un sol, donc son acidité. Plus il y a de H+, plus le sol est acide et plus le pH est bas.

Exemple de mesure de l'acidité (©Conseil jardin, Vavou)

La variabilité du pH tient de la nature des roches (les sols sableux et limoneux sont plus acides que les sols calcaires), de la saison (en hiver il est plus élevé). L'activité biologique[1] est aussi source de modification du pH. Pour limiter les variations de pH, le pouvoir tampon du sol est sollicité. C'est à travers le complexe argilo-humique qu'il y a une régulation du pH. Il est porteur de charges négatives et c'est donc un lieu d'échanges avec les cations (H+, Ca2+, Na+, K+...) présents dans la solution du sol.

Les pratiques culturales qui viennent modifier le pH :

• Les végétaux peuvent accumuler de l'alcalinité. Lorsqu'ils retournent au sol à leur mort, tout s'équilibre. Mais en milieu cultivé, la végétation est exportée après récolte donc l'équilibre est perturbé.

• L'apport d'engrais ammoniacal augmente l'acidité. En effet, leur nitrification ou absorption conduit à une production de protons.

• Une irrigation mal maîtrisée peut entraîner un drainage trop important, perte de bases et de Ca2+ en profondeur, d'où une acidification de la surface

Remarque

Les légumineuses, qui produisent de l'azote sous forme d'ammonium principalement, peuvent être considérées comme particulièrement acidifiantes. Mais contrairement aux engrais dont l'action est quasi immédiate, l'acidification provoquée par les légumineuses est lente et se trouve dans le sol et à la surface.

Les conséquences d'un sol acide

L'acidification a plusieurs conséquences sur le fonctionnement d'un sol. Les protons vont se lier de manière forte au complexe argilo-humique et prendre la place des cations. Ces derniers se retrouvent en grande proportion dans la solution du sol et sont susceptibles d'être lixiviés[2]. De plus, si le sol est très acide (pH<5), certains minéraux contenant de l'aluminium peuvent se solubiliser alors que d'autres peuvent être bloqués (le phosphore par exemple). La présence d'Al3+ dans la solution du sol peut être toxique pour les végétaux. Il en est de même pour d'autres éléments (bore, zinc...).

L'acidité peut venir perturber la fertilité physique : augmentation du risque de battance avec dispersion des agrégats et donc mauvaise infiltration de l'eau.

Enfin, l'acidification joue sur la fertilité biologique : l'activité biologique préfère des pH neutres. Il est reconnu que les champignons apprécient davantage des pH acides que basiques ; ces derniers étant plus propices au développement des populations bactériennes.

Auteurs : Maëva BOURGEOIS, Elise COQUILLART, Morgane COURNARIE, Claire FASSINO

Superviseurs : Matthieu ARCHAMBEAUD et Stéphane DE TOURDONNET

  1. Activité biologique

    L'activité biologique d'un sol est l'ensemble des réactions réalisées par les organismes vivants. Plus elle est active, plus les échanges entre la plante et le sol seront facilités, et plus la structure du sol sera favorable à l'infiltration d'eau et à la pénétration des racines.

  2. Lixiviation

    Désigne l'entraînement de sels solubles en profondeur, comme les nitrates. La fuite des nitrates dans les eaux de ruissellement entraîne la pollution des nappes.

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