Les réseaux sociotechniques et la théorie de l'acteur-réseau
La nouvelle sociologie des sciences et techniques offre un cadre plus adapté à l'analyse des relations entre techniques et société. Ce courant se fonde notamment sur des analyses ethnographiques de laboratoire menées par B. Latour et S. Woolgar, portant sur l'analyse des « faits » scientifiques (Latour, Woolgar, 1979).
Selon eux, la connaissance scientifique est le fruit de la stabilisation de consensus et d'accords entre divers partenaires, sans distinction de l'ordre technique ou social.
Définition :
Une connaissance, un fait, une nouveauté technique se stabilise et se développe au travers de l'association et de l'assemblage par son initiateur d'acteurs humains et non-humains au sein de réseaux dits "sociotechniques".
Définition de B.Latour, 1989a
Le succès d'une innovation ou la robustesse d'une connaissance tient donc à la longueur et à la solidité du réseau.
M. Callon a défini la sociologie de la traduction, comme l'ensemble des tâches et étapes visant à constituer et stabiliser le réseau sociotechnique. Nous détaillerons ce concept dans la 2e partie de ce cours. Ce modèle permet de mieux appréhender les rebondissements du processus d'innovation, puisque les acteurs et le dispositif se construisent simultanément, au travers de |
Définition :
La théorie de l'acteur-réseau (actor-network theory, ANT) insère l'acteur dans un tissu de relations liant des entités hétérogènes, c'est-à-dire dans un réseau sociotechnique actif et non figé.
La technique est ainsi envisagée comme intégrée au monde social. Elle est appréhendée grâce aux objets concrets, avec lesquels les acteurs interagissent, voire les transforment.
Cette théorie est LA sociologie des innovateurs, puisqu'elle centre son attention sur des acteurs essayant d'introduire des innovations.
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Auteur : Laetitia STROESSER
Sources principales : issu des thèses de F.Goulet et H.Brives
Superviseurs : Stéphane DE TOURDONNET, Hélène BRIVES, Sarah CLERQUIN