Les plans nationaux d'actions en faveur des espèces menacées (PNA)
La France héberge sur son territoire 131 espèces en danger critique d'extinction selon la liste rouge mondiale.
Au 1er janvier 2012, on comptait 72 plans nationaux d'actions en cours ou achevés , aussi bien en France métropolitaine qu'outre-mer.
La tendance actuelle est à l'augmentation du nombre de plans multi-espèces, comme par exemples les insectes saproxyliques[1], insectes pollinisateurs[2] et ou les plantes messicoles[3]. Les plans nationaux d'actions s'appuient sur la protection réglementaire des espèces menacées.
Fondamental : Objectifs
Un plan national d'action est une stratégie de moyen-terme qui doit protéger une espèce végétale et animale en danger critique d'extinction en France (métropolitaine et d'outre-mer). Ces programme visent à assurer le [4][4]bon état de conservation[4] [5]des espèces menacées auxquelles ils s'intéressent.
Actions
Le suivi cohérent des populations de l'espèce ou des espèces concernées
1. Normaliser les protocoles de suivi des populations
Le recensement et le suivi des populations par des protocoles standardisés permettent d'assurer une meilleure protection de l'espèce. Il vise à améliorer les connaissances sur son écologie et à suivre son évolution d'un point de vue quantitatif. En outre, ce suivi constitue un outil permettant d'évaluer les effets des mesures de gestion mises en place.
Le plan national d'actions définit le protocole pour l'espèce concernée, tout en veillant à son exécution sur le territoire national.
2. Valoriser le suivi des populations
La valorisation des inventaires et suivis réalisés, notamment à travers la création de bases de données spécifiques et de représentations géographiques, permet d'évaluer plus finement l'état de conservation d'une espèce grâce à la réalisation de cartes et de synthèses. Les données recueillies sont stockées dans le Système d'Information sur la Nature et les Paysages (SINP[6]), afin d'être mises à la disposition de tous les acteurs concernés. |
L'amélioration des connaissances
1. Mieux connaître la biologie de l'espèce comme les comportements alimentaire et reproductif et son écologie (liens entre l'espèce et son habitat)

2. Déterminer l'état de conservation de l'espèce, ainsi que son évolution dans le temps

3. Préciser l'aire de répartition de l'espèce

Les actions coordonnées favorables à la restauration de ces espèces ou de leurs habitats
1. Renforcement de population ou de réintroduction lorsque les effectifs sont devenus trop faibles ou que l'espèce a disparu
2. Restauration d'un milieu naturel
La restauration a pour but de redonner à un milieu naturel une structure et/ou une fonction écologique comparable à celle existante avant la perturbation ou la dégradation. |
De nombreux chantiers de restauration visent à rétablir les processus hydromorphologiques des cours d'eau. Ils associent des acteurs divers. Il s'agit de restaurer une continuité pour les espèces aquatiques, de rétablir les connexions hydrauliques et les habitats.
Intégration de la protection des espèces dans les activités humaines et dans les politiques publiques
1. Maintenir des activités humaines favorables aux espèces menacées
La protection des habitats n'est pas forcément synonyme d'une diminution des pressions anthropiques sur les milieux naturels. Par exemple, le sonneur à ventre jaune ou les chauves-souris apprécient les mares et les haies créées par des activités humaines. L'agriculture, la sylviculture et les exploitations de carrières constituent les exemples les plus parlants.
2. Promouvoir les bonnes pratiques par le volontariat
Les bonnes pratiques d'entretien et d'aménagement des milieux et des espaces sont réalisées sur la base d'actions volontaires de la part des gestionnaires d'espaces naturels, des propriétaires ou des ayants droit. La réalisation d'un diagnostic constitue un préalable à toute mesure. Les données fournies par le diagnostic initial permettent en effet de définir un état de référence pour ensuite juger de l'évolution des états de conservation de l'espèce et de son habitat.
La culture de la luzerne couvre le sol en permanence. Elle est sobre en pesticides et fleurit d'avril à octobre. Elle offre un gîte et surtout un couvert de choix pour les oiseaux, les papillons, les abeilles, les chauves souris, les mammifères et de nombreux autres constituants de la biodiversité ordinaire. |
3. Protéger de la dégradation des habitats par la réglementation
La lutte contre les atteintes directes ou indirectes vis à vis d'espèces espèces animales ou végétales et de leurs habitats est au cœur de toutes les autres actions. En effet, pour que la réintroduction d'espèces ou la mise en place d'une gestion raisonnée soient efficaces, il faut avant tout mettre un terme à la dégradation des habitats naturels. La réglementation constitue l'outil principal employé à cette fin. |
4. Protéger des impacts des aménagements
Les équipements et opérations d'aménagement peuvent avoir des impacts considérables sur la flore et la faune sauvages. Il est donc nécessaire de prendre des mesures de réduction d'impact pendant la construction et le fonctionnement de ces équipement ou aménagement. Les éoliennes provoquent une mortalité importante chez les chauves-souris due aux collisions avec les pales. Stopper les éoliennes lorsque le vent est faible, période où les chauves-souris sortent chasser, réduit cette mortalité. |
5. Protéger du dérangement
Photographie animalière, randonnée, escalade, etc. sont autant d'activités pratiquées par des passionnés de la nature, et souvent qualifiées de tourisme vert. Pourtant, dans certains cas, elles peuvent porter atteinte aux espèces et aux milieux naturels. |
6. Lutter contre les espèces invasives
Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces animales ou végétales importées sur un territoire et représentant une menace pour les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes. Leurs présences peuvent avoir des conséquences écologiques, économiques et sanitaires graves. En entrant en compétition avec les espèces indigènes et/ou en se nourrissant d'autres espèces, les espèces exotiques envahissantes causent des déséquilibres au sein des écosystèmes. |
Et bien sur communiquer, former et informer :
former et sensibiliser tous les acteurs à la préservation de la biodiversité ;
former et informer les gestionnaires d'espaces naturels sur la protection et la conservation des espèces ;
informer les élus locaux pour une meilleure prise en compte des espèces concernées dans les politiques publiques.
![]() Exemple d'un panneau routier pour la protection des crapauds ©La Terre | Une des principales causes de la mortalité des amphibiens est la circulation routière. En début de printemps, ils traversent les routes pour rejoindre leurs lieux de reproduction et se font écraser. |