Captures, piégeages
Des procédures adaptées de capture sont essentielles pour une détection fiable des organismes nuisibles non pathogènes comme les arthropodes par exemple. Ces procédures de capture sont indispensables pour surveiller un territoire donné (vérifier la présence /absence d'un organisme donné, déterminer la période de vol et réaliser des suivis de populations), voir dans certains cas, tenter de contrôler les organismes ciblés en réalisant des piégeages massifs. Comme pour les agents pathogènes, la connaissance de la biologie des organismes à surveiller est un préalable indispensable pour :
- Surveiller les bons milieux agro-écologiques et les bonnes plantes hôtes,
- Réaliser des captures à la bonne période de l'année et au bon stade de développement,
- Adapter les systèmes d'attraction (qui sont souvent spécifiques de l'espèce à attirer) et de capture.
Dispositifs usuels pour attirer les insectes ravageurs ou invasifs
De nombreux dispositifs sont disponibles pour attirer et piéger les arthropodes invasifs ou nuisibles. L'attraction de nombreux insectes peut se faire à l'aide de pièges physiques classiques (chromatiques, lumineux) ou/et à l'aide de leurres chimiques (phéromones, kairomones). La spécificité d'attraction va dépendre du dispositif. Plusieurs dispositifs d'attraction peuvent être combinés pour améliorer l'efficacité ou la spécificité du piégeage qui en découle.
Pièges chromatiques : leur couleur diffère selon l'espèce à capturer. Pour que le piégeage soit efficace, il est nécessaire de bien adapter la densité de pièges ainsi que leur implantation spatiale et temporelle. On notera par ailleurs que ces pièges ne sont pas forcément très sélectifs et que, par conséquent, des espèces auxiliaires peuvent également y être capturées. De plus, ils ne sont généralement pas très puissants et sont souvent combinés avec un autre dispositif.
Spécificité des pièges attractifs en fonction de leur couleur ( http://agriculture.gouv.fr/Piegeage-chromatique)
Couleur | Ravageurs attirés |
---|---|
Jaune | Aleurodes, pucerons, mineuses, noctuelles, thrips, cicadelles,... |
Bleu | Thrips |
Blanc | Hoplocampes, vers des framboises |
Rouge | Scolytes |
Pièges lumineux : De nombreux systèmes de surveillance s'appuient sur l'utilisation de pièges lumineux. Il s'agit d'attirer et de capturer les insectes, généralement au crépuscule. Une spécificité de capture est possible selon le type de source lumineuse utilisée émettant dans des longueurs d'onde différentes (lumière incandescente, lampes à vapeur de mercure et ultra-violet).
Appât alimentaire et utilisation de kairomones : Les kairomones sont des molécules odorantes qui permettent à un insecte de repérer les plantes dont il se nourrit, des sites de pontes ou des proies. Elles peuvent donc être très diverses par nature. Les pièges alimentaires n'étant pas très sélectifs, il est possible que des espèces d'auxiliaires ainsi que d'autres insectes y soient également retrouvés.
Leurre à phéromones (et para-phéromonones) : Il s'agit d'utiliser des composés chimiques intervenant dans la communication entre les individus d'une même espèce pour attirer puis ensuite piéger des insectes ravageurs et/ou invasifs. Les phéromones utilisées sont capables d'attirer les individus des deux sexes (phéromones d'agrégation) ou seulement les mâles (phéromones sexuelles). La méthode est par nature très sélective mais on notera toutefois que des auxiliaires peuvent aussi être attirés dans les pièges du fait que certaines espèces repèrent leur hôte ou leur proie dans le milieu via leurs phéromones.
Les dispositifs de piégeage
Le dispositif de piégeage le plus simple peut être un simple filet à papillons dont l'efficacité est bien sûr très limitée ! Les dispositifs de piégeage sont le plus souvent intégrés au dispositif d'attraction. Les pièges utilisés peuvent être de différents types : récipients empêchant la sortie des individus capturés, plaques à surface engluée, pièges associés à un insecticide, pièges à eau/huile (ravageurs tués par noyade).
Autres systèmes de détection sans piégeage
De nombreux systèmes sont actuellement en cours de développement pour détecter des insectes. Ceux-ci sont basés sur une détection acoustique, thermique (détection des rayonnements infra-rouge) ou même par micro-ondes (détection des mouvements). Ces techniques sont particulièrement adaptées pour les insectes xylophages par exemple mais pourraient aussi être appliquées à d'autres insectes invasifs de quarantaine comme le charençon rouge du palmier (Lien : http://www1.montpellier.inra.fr/ravageurs-du-palmier/index.php/fr/rhynchophorus-ferrugineus/22-symptomes-et-detection/63-detection-des-foyers?server=1). Des études récentes ont aussi démontré que les chiens, grâce à leur flair particulièrement développé, pourraient aussi être utilisés pour détecter certains insectes.
Exemple :
Des essais ont permis la détection, dans différents milieux écologiques, d'une punaise asiatique invasive (punaise diabolique, Halyomorpha halys) particulièrement polyphage à l'aide de radars ( Lee et al., 2014)[1].