Les activités agricoles et l'élevage sont soumis :
au climat qui se découpe en deux saisons : une saison sèche et froide d'avril à octobre, et une saison chaude et humide d'octobre à avril
à la topo-séquence : bas-fonds, baihobo et tanety
mais aussi à l'environnement socio-économique : structure des filières, subventions, ...
Quel type d'exploitations agricoles ?
Les exploitations agricoles, en large majorité de petite taille, associent étroitement agriculture et élevage : les sous-produits de l'agriculture (pailles de riz, feuilles de maïs et de patate douce) sont valorisés au profit de l'élevage (nourriture, paillage), tandis que le fumier des animaux est utilisé comme principale ressource fertilisante.
Actuellement, les exploitations tendent vers la spécialisation. Les élevages laitiers prennent le plus d'ampleur car ils apportent un revenu journalier conséquent aux agro-éleveurs, contrairement aux ateliers d'embouche bovine[1] qui restent minoritaires. La stratégie courante des exploitations laitières est d'améliorer la production de lait en investissant dans des rations en quantité et qualité suffisantes .[2]
Ces exploitations bovines laitières comprennent en moyenne 3 vaches, les troupeaux de plus de 6 vaches étant rares.
Les vaches laitières utilisées sont principalement issues de races améliorées importées par les colons français et norvégiens. Il arrive qu'elles soient croisées avec les zébus locaux, surtout dans le cas des élevages d'embouche. |
Complément : Dans certaines zones (Vakinankaratra), plusieurs problèmes existent :
l'amélioration génétique des troupeaux est compromise depuis 2009 du fait de l'arrêt des subventions pour les inséminations artificielles et de la disparition progressive des taureaux de race pure
la plupart des producteurs ne planifient pas les mises-bas et font inséminer ou saillir leurs vaches lorsqu'elles sont en chaleur sans chercher à contrôler les dates de vêlage (les chaleurs surviennent généralement à des périodes où les ressources alimentaires sont bonnes sans que cela soit voulu par le producteur mais parce que la physiologie des vaches s'adapte selon la qualité de la ration)
la production laitière est saisonnée avec une diminution des quantités de 50% en saison sèche du fait d'une moindre disponibilité fourragère .[4]
L'alimentation animale dépend de la production agricole

La nature des fourrages composant la ration des vaches laitières est étroitement liée au calendrier de production car la plupart des producteurs ne font pas de report de stock, à l'exception de la paille de riz, et ne produisent ni foin ni ensilage, ces techniques étant peu répandues.
En conséquence, les périodes de soudure et d'intersaison créent des difficultés d'alimentation des vaches laitières : les productions de saison touchent à leur fin tandis que les nouvelles cultures ne sont pas encore assez développées pour être distribuées aux animaux. En intersaison, le maïs et le radis fourrager peuvent toutefois être distribués en vert afin de diminuer le déficit fourrager.
Les rations sont en général complétées par des herbes naturelles, récoltées sur les tanety en saison des pluies et dans les zones basses encore humides en saison sèche. Pour diminuer la pression sur ces ressources communes et gratuites qui pourraient se raréfier et limiter le coût de la main d'œuvre lié à leur récolte, les agro-éleveurs laitiers souhaitent augmenter leur autonomie fourragère .[4]
Le fumier, ressource essentielle pour cette agriculture
Les engrais minéraux sont peu utilisés du fait de leur coût élevé ; le retrait des subventions et la dévaluation du franc malgache ayant entraînés une forte hausse des prix depuis 2005. Il est donc primordial pour les producteurs de produire du fumier qui sera d'autant meilleur si : |
Remarque :
Dans un cadre comme celui-ci, l'agriculture de conservation peut améliorer la situation des agro-éleveurs.
Auteurs : Claire FASSINO et Éva MAIRE
Superviseurs : Pierre-Yves LE GAL, Stéphane de TOURDONNET et Sarah Clerquin