Étude de cas Thil

Quelques notions sur l'Agriculture Biologique

Au XXème siècle, les révolutions vertes ont permis de nombreux progrès dans les domaines de l'agronomie, de la génétique et de la chimie, augmentant la productivité des systèmes de production. Ces derniers, fortement artificialisés, ont recours à une utilisation intensive d'engrais de synthèse et de produits phytosanitaires, provoquant d'importantes nuisances environnementales.

Le développement de cette agriculture intensive, fortement consommatrice en énergie fossile et en eau, peut conduire à des détériorations de la qualité agronomique et environnementales des terres agricoles. Ainsi, la mécanisation et l'absence de restitutions suffisantes de matière organique entraînent des tassements, une érosion et la dégradation de la fertilité des sols. De plus, l'utilisation de produits phytosanitaires ou la mauvaise gestion des intrants causent une contamination des sols, des pertes en nutriments et une pollution des eaux de surface. Enfin, une diminution de la biodiversité est constatée, favorisant le développement de maladies, ravageurs et adventices.

Photographie : Épandage de chaux dans un champ, en Bretagne (Mochet, M. AFP)
Photographie : Épandage de chaux dans un champ, en Bretagne (Mochet, M. AFP)

Dans le contexte actuel (perte de fertilité des sols, hausse du prix des énergies fossiles, population mondiale en croissance), il semblait intéressant d'explorer des systèmes agricoles productifs, diversifiés, moins dépendants des énergies fossiles et plus respectueux de l'environnement.

Photographie :Tas de fumier avant épandage (Wikipédia)
Photographie :Tas de fumier avant épandage (Wikipédia)

Parmi les alternatives contribuant à une meilleure préservation de l'environnement, l'Agriculture Biologique (AB) apparaît comme une solution envisageable. Afin d'assurer la préservation des ressources naturelles et environnementales, les principes fondateurs de l'AB comprennent l'interdiction d'engrais et de produits phytosanitaires de synthèse, et le recours aux apports organiques réguliers et aux rotations diversifiées. A long terme, cette pratique semble effectivement contribuer à l'amélioration de la fertilité des sols et de la biodiversité, en comparaison du système traditionnel. Cependant, certains points sont encore sujets à discussion, tels que la capacité de l'AB à fournir une production quantitativement et qualitativement satisfaisante, ou sa dépendance aux aides financières.

Par la suite, c'est l'exemple d'un système spécialisé en grandes cultures, sans élevage, qui sera étudié. Or, un tel système doit faire face à plusieurs facteurs limitants, qui diminuent ses rendements et dégradent sa qualité.

Le premier facteur limitant majeur en grande culture biologique est le déficit en azote assimilable par les plantes.

Le second est la concurrence des adventices. En effet, ces dernières entrent en compétition avec les cultures de vente, limitant leur développement et leurs performances en termes de rendements. Face à une infestation importante, et en l'absence de produits phytosanitaires, les producteurs ont recours au désherbage mécanique. Néanmoins, si ces désherbages mécaniques deviennent trop fréquents, ils peuvent renforcer la compaction du sol, un autre facteur limitant de la production céréalière.

AUTEUR : ALAUX Emilie

SUPERVISEURS : DE TOURDONNET Stéphane, PEIGNÉ Joséphine, VIAN Jean-François

SOURCES : Amossé, C. 2013[1]

  1. Amossé, C. 2013

    AMOSSÉ Camille. Analyse expérimentale de l'effet des couverts de légumineuses associés en relais à un blé d'hiver, conduit en agriculture biologique, sur les performances des cultures, la maîtrise des adventices et la dynamique de l'azote. Thèse, Docteur en Agronomie. Paris : AgroParisTech, 15 Janvier 2013, 137p.

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