Les acteurs de l'AC[1] semblent partager une même identité : plus que des connaissances ou des ressources, il s'agit d'être "sur la même longueur d'ondes", de partager "la même philosophie".
Plusieurs points reviennent régulièrement dans le discours :
la proximité vis-à-vis de la pratique et de la réalité vécue du terrain
Cette proximité légitimise et garantit une certaine éthique de l'individu dans le milieu de l'AC[1]. Cependant, des non-praticiens peuvent éprouver une certaine proximité vis-à-vis des techniques agricoles, en ayant goût à travailler dessus.
l'engagement personnel
Le fait d'être engagé dans l'AC[1] relève alors de convictions personnelles, sans lien direct avec la profession de l'acteur et la volonté de son employeur par exemple. « moi je marche pas à l'argent, je marche à la passion de ce que je fais . »
la réciprocité des échanges et la minimisation de la dimension marchande
Cela permet d'écarter différentes d'opportunisme (cognitif ou marchand). Si les échanges marchands sont nécessaires, c'est dans le cadre d'un commerce "à taille humaine". « La concurrence entre les firmes, leur activité marchande semblent donc cohabiter avec une forme de solidarité basée sur un encastrement relationnel et des valeurs partagées. »

Remarque :
Ce socle de valeurs communes est un moyen de se reconnaître comme appartenant au même collectif, mais peut aussi être utilisé comme une stratégie d'intégration de ces réseaux.
Par exemple, un constructeur de semoir direct brésilien a noué un partenariat avec des agriculteurs français pour qu'ils deviennent démonstrateurs-vendeurs de ses produits. Les utilisateurs sont en effet les plus à même d'assurer un suivi technique, mais il s'agit surtout de développer le marché français, en se basant sur une relation proche des clients et un échanges de connaissances et de conseils.
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Auteur : Laetitia STROESSER
Sources principales : issu des thèses de F.Goulet et H.Brives
Superviseurs : Stéphane DE TOURDONNET, Hélène BRIVES, Sarah CLERQUIN