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étude de cas Mulch

Dynamique du nitrogène dans le sol

La distribution du N minéral dans le sol diffère dans le temps et en fonction des traitements. Cette différence est particulièrement marquée entre les deux types de sol. Pour le traitement MD-IR-ALA on observe une lixiviation du nitrate : une forte diminution du nitrate est observée dans la couche 0-5 cm entre le début de l'expérience et le 14ème jour et qui est traduite par une forte augmentation du nitrate dans les couches inférieures (5-15cm et 15-25cm). Ensuite, on observe une augmentation au jour 41 puis au jour 84.

Dans l'expérience analogue avec le sol de type LAC (MD-IR-LAC), on observe très peu de changements dans la concentration en nitrate et sa distribution dans le sol jusqu'au jour 41. Puis, au jour 84 une forte augmentation est mesurée et ce dans toutes les couches, mais en particulier dans le couche 0-5cm.

Quand on s'intéresse aux deux types de mulch (WA et MD) sur le même sol (LAC), on observe un phénomène similaire. On constate une forte diminution dans la couche superficielle pour le traitement MD-FR-LAC sur la période allant du début de l'expérience au jour 14, et pas de changement dans les couches inférieures, ce qui laisse à penser que cette diminution a été provoquée par une immobilisation de l'azote. Un comportement similaire est observé pour l'expérience réalisée avec WA (WA-FR-LAC) : une forte diminution de la concentration en nitrate se produit dans la couche superficielle uniquement, puis une forte accumulation se produit seulement entre les jours 41 et 84, comme décrit avant.

En général, la concentration en nitrate dans la solution du sol est plus importante avec le régime FR qu'avec le régime IR, particulièrement dans la partie inférieure de la colonne de sol. On a émis l'hypothèse qu'un régime de pluies régulier favorise la lixiviation des solutés. On a aussi observé une immobilisation et reminéralisation plus rapide de l'azote minéral dans les expériences avec une pluie fréquente par rapport à des précipitations moins fréquentes résultant d'une décomposition plus rapide dans les expériences FR. Cela suggère une activité microbienne et un turnover plus élevée avec des précipitations fréquentes. Holland et Coleman (1987[1]) ont fait l'hypothèse que la plus forte immobilisation de l'N qu'ils ont observée avec des résidus positionnés en surface était dûe à une quantité plus élevée de décomposeurs fongiques et que les ponts créés par ceux-ci entre le sol et les pailles permettaient l'utilisation de l'azote du sol pendant la décomposition.

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Auteur : Geoffroy Decam

Source : Thèse de Akhtar IQBAL Effets de la nature et décomposition des mulchs de résidus végétaux sur les services assurés par les sols en agriculture de conservation.

Superviseurs scientifiques : Sylvie Recous, Stéphane de Tourdonnet et Sarah Clerquin

  1. Holland EA

    Holland EA, Coleman DC (1987) Litter placement effects on microbial and organic matter dynamics in an agroecosystem. Ecology 68: 425-433

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