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Vers de terre

Effets des pratiques culturales

Les pratiques agricoles jouent énormément sur la capacité d'une population de limaces à s'installer, proliférer et survivre

Le labour

Labour - Brian Robert Marshall [CC-BY-SA] via Wikimedia Commons

Le labour permet de détruire les populations de limaces (destruction mécanique), ainsi que les habitats des limaces. Les passages de labours en fin d'automne sont particulièrement efficaces, car ils détruisent les cavités où ont été stocké les œufs, et les exposent donc au froid hivernal et aux prédateurs.

Néanmoins, un labour effectué trop tôt sur une parcelle envahie peut favoriser l'enfouissement des limaces, qui peuvent alors pondre plus en profondeur. Les limaces se réfugient dans le sol mais ne creusent pas, elles profitent de cavités offertes par la structure grumeleuse d'un sol. Il est donc préférable d'obtenir un sol meuble, dont la terre fine empêchera les limaces de se glisser en profondeur, et qui permettra également au semis de bénéficier d'un contact terre-graine plus grand, le protégeant significativement des limaces.

Remarque

Le travail du sol nuit également aux prédateurs naturels de la limaces qui, à long terme, jouent un rôle non négligeable dans la gestion des invasions. Voir section suivante.

La fertilisation

La fertilisation n'affecte pas de façon significative les populations de limaces, bien qu'il ait été rapporté que la modification des propriétés chimiques du sol (présence d'ammoniaque, de chlorure...) après fertilisation peut avoir un effet répulsif sur les limaces. Mais elle joue un rôle important dans la protection des cultures. Une fertilisation localisée au semi permet de bénéficier d'une disponibilité en azote optimale , entraînant une germination rapide et une meilleur résistance aux dégâts causés par les limaces. En règle générale, une fertilité optimale du sol permet à la culture de mieux résister aux attaques de ravageurs.

La protection chimique

La protection chimique des parcelles peut être très efficace contre les limaces. Celles-ci sont en effet très sensibles au phosphate et au fer, qui sont utilisés en agriculture biologiques, mais il existe également de nombreux produits, souvent sous forme de granulés à base de métaldéhyde, spécifiques de la défense contre les limaces. Néanmoins ces produits sont également néfastes à d'autres organismes du sol, dont certains auxiliaires de la culture et prédateurs naturels de la limace.

L'apport de matière organique

Mick Garratt [CC-BY-SA-2.0 ], via Wikimedia Commons

L'apport de MO exogène sous forme de fumier ou compost n'a pas d'effet significatif sur les populations de limaces, si ce n'est l'effet fertilisant qu'ils ont sur les cultures. Le maintien des résidus de culture, ainsi que l'enfouissement, sont quant à eux des facteurs favorables à l'installation des limaces. Ils procurent de la nourriture, conservent mieux l'humidité et forment de nombreux abris pour celles-ci. De manière générale, leur maintien est un facteur favorable aux limaces, mais un bon raisonnement de leur nature et de leur gestion permet d'en limiter l'impact

La rotation culturale,le choix des cultures

Le raisonnement des rotations, du choix des cultures et des semences joue beaucoup sur l'installation de colonies de limaces. Comme nous l'avons vu, les cultures à développement lent sont les plus risquées (colza, pomme de terre, tournesol...), et un précèdent cultural d'une de ces espèces entraîne des risques fort d'invasion l'année suivante. Le choix de mettre en place une culture résistante dans la rotation permet de briser le cycle de développement de la limace et ainsi de défavoriser l'invasion. Comme pour la majorité des ravageurs, la monoculture et la répétition d'une année à l'autre de la même culture favorise l'invasion et diminue la diversité des espèces animales auxiliaires.

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Auteurs : Thomas Wibaux

Supervisions et corrections : J-F Vian, Joséphine Peigné, Eric Blanchart

Corrections : Catherine Mazzoni

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