Une alternative sociale

Brésil : l'agroécologie comme réponse à l'exclusion sociale

L'agroécologie comprend, dès son émergence, une dimension socio-économique qui peut aller jusqu'à la définir comme mouvement social à part entière : c'est le cas en Amérique latine, et plus particulièrement au Brésil.

  • Dans les années soixante-dix, avant même qu'il soit question d'agroécologie, apparaît au Brésil une agriculture alternative[1] qui se veut une réponse à l'exclusion sociale de milliers de petits agriculteurs pauvres par la révolution verte et par les logiques de la modernisation agricole. Cette modernisation s'est particulièrement épanouie dans les latifundios, ces grandes exploitations d'origine coloniale devenues des entreprises capitalistes modernes spécialisées dans l'exportation et pratiquant l'agriculture de plantation, mais aussi l'élevage extensif et, plus récemment, la culture intensive de soja[2] .

  • Au début des années 80, diverses composantes du mouvement social brésilien se saisissent de l'agroécologie comme cadre pour penser une alternative sociale et politique. Véronique Lucas, sociologue française, a recueilli le récit de l'un des fondateurs de l'agroécologie brésilienne.

  • Après l'arrivée au pouvoir du président Lula en 2003, l'agriculture écologique, reconnue par le ministère de l'agriculture depuis 1999, inspirera plusieurs réformes politiques. Il en sera de même, dans des contextes politiques différents, pour plusieurs autres pays d'Amérique latine. Renato Maluf, économiste brésilien (à compléter), revient sur l'histoire de l'agroécologie au Brésil.

Avec des mouvements comme MAELA (Movimiento Agroecológico de América Latina y el Caribe)[3] ou Via Campesina[4] au plan mondial, l'agroécologie est devenue le point de ralliement de nombreux militants : groupements de petits producteurs, syndicats, communautés indigènes, associations rurales de femmes ou de jeunes, etc. Leur perspective est clairement politique, comme l'a réaffirmé la déclaration du Forum International sur l'Agroécologie[5] qui s'est réuni au Mali en février 2015 : « L'agroécologie est politique ; elle nous demande de remettre en cause et de transformer les structures de pouvoir de nos sociétés. Nous devons placer le contrôle des semences, de la biodiversité, des terres et territoires, de l'eau, des savoirs, de la culture, des biens communs et des espaces communautaires entre les mains de celles et ceux qui nourrissent le monde ».

  1. Agriculture alternative

    Alfio Brandenburg, sociologue, enseignant à l'université fédérale du Parana (Brésil), revient sur les origines de l'agriculture alternative au Brésil :

    https://drive.google.com/open?id=0B0VQFVyWXiHXMkI4ODJRMU0tSWM&authuser=0

  2. culture intensive de soja

    Agriculture de plantation : agriculture spéculative née à l'époque coloniale, régulée par des marchés internationaux et concernant, selon les pays, les plantes à fibres (coton, jute), à sucre (canne), à huile (arachide, palmier à huile), les fruits tropicaux (banane), les stimulants (thé, café, cacao), l'hévéa, etc.

    Elevage extensif : méthode d'élevage des ovins et bovins caractérisée par une faible densité d'animaux par hectare, intéressante pour la biodiversité, mais gourmande en terres.

    Culture intensive de soja : destinée à l'exportation et à l'alimentation animale, la culture du soja, souvent transgénique, a explosé au tournant du siècle, particulièrement en Argentine et au Brésil.

  3. MAELA (Movimiento Agroecológico de América Latina y el Caribe)

    Movimiento Agroecológico de América Latina y el Caribe (MAELA) :

    http://maela-agroecologia.org/.

  4. Via Campesina

    La Confédération paysanne, syndicat français, est membre de Via Campesina :

    http://viacampesina.org/fr

  5. Forum International sur l'Agroécologie

    Pour en savoir plus, télécharger le texte complet :

    https://drive.google.com/open?id=0B0VQFVyWXiHXdVhGZ2Z0TlBZZEE&authuser=0

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimerRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)