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Les plantes de couverture

Mélange ou culture seule ?

Quand choisir une monoculture ?

Quand on souhaite valoriser l'interculture[1], par exemple en tant que culture dérobée, il est préférable de ne semer qu'une seule espèce puisqu'il est actuellement difficile de récolter une espèce au sein d'une autre. Il est aussi techniquement plus simple de semer une monoculture, en termes de semis et d'approvisionnement notamment.

Quels sont les avantages des mélanges ?

  • sécurité : en plantant plusieurs espèces, on s'assure une régularité du rendement en biomasse. En effet, chaque espèce ne présente pas les mêmes réponses aux conditions environnementales, donc même si certaines espèces présentent un faible développement à une période, d'autres n'auront pas ces difficultés.

  • meilleure occupation de l'espace aérien et souterrain

  • meilleure occupation de l'espace dans le temps : chaque espèce présente des variations de vitesse de croissance et de durée du cycle de développement

  • quantités et diversité importantes de nutriments disponibles pour les cultures suivantes

  • lutte efficace contre les adventices[2] par effet de concurrence et effets allélopathiques

  • économique : lorsque le prix d'une semence est élevé, il est souvent judicieux de la cultiver en mélange. Ainsi, le couvert assure les mêmes fonctions à moindre coût puisqu'on remplace une part de la semence par d'autres graines moins chères.

  • Synergie entre espèces

Fondamental

Le mélange d'espèces permet de sommer les avantages de chaque espèce en limitant leurs inconvénients. Donc préférer un mélange sauf si le couvert est destiné à être récolté.

Attention

Certaines espèces de petite taille ou peu concurrentielles risquent de ne pas apparaître dans un mélange de couvert très complexe (maïs, lentille...)

Exemples de mélange

Légumineuses / crucifères

En assimilant l'azote atmosphérique, les légumineuses empêchent le déséquilibre C/N du sol et dynamisent l'activité biologique[3].

Toutefois, l'association des légumineuses avec d'autres plantes de couverture peut permettre d'accroître l'assimilation d'azote. Prenons l'exemple d'une association crucifère et légumineuse. La crucifère va consommer une grande partie de l'azote du sol présent sous forme de nitrate et d'ammonium. Ainsi la légumineuse ne pourra utiliser que de l'azote atmosphérique, ce qui va accélérer sa fixation symbiotique. Le mélange permet alors une très bonne production d'azote. De plus, la crucifère apporte beaucoup de carbone, ce qui permet de maintenir un équilibre C/N.

moutarde / phacélie

Doses de semis : 4 kg/ha de moutarde et 5 kg/ha de phacélie.

Mélange qui produit beaucoup de biomasse sur des sols riches en azote. Attention, la moutarde peut devenir dominante.

Radis / lin / phacélie / pois / vesce

Doses de semis (en kg/ha) : 3 / 7 / 2 / 15 / 10

Mélange efficace, qui produit beaucoup de biomasse et d'azote. Il est facilement détruit par le gel.

La combinaison de radis et de lin entraîne un fort effet structurant du sol.

Pour construire d'autres mélanges, voir la liste de espèces utilisables en couvert végétal.

Auteurs : Maeva BOURGEOIS, Elise COQUILLART, Morgane COURNARIE, Claire FASSINO

Superviseurs : Matthieu ARCHAMBEAUD et Stéphane DE TOURDONNET

  1. interculture

    Période qui sépare la récolte d'une culture du semis de la culture suivante.

  2. Adventice

    Communément appelée mauvaise herbe, elle désigne une plante indésirable à l'endroit où elle se trouve. Lorsqu'elle se développe dans une parcelle cultivée, elle entre en compétition avec la culture principale et peut affecter le rendement final.

  3. Activité biologique

    L'activité biologique d'un sol est l'ensemble des réactions réalisées par les organismes vivants. Plus elle est active, plus les échanges entre la plante et le sol seront facilités, et plus la structure du sol sera favorable à l'infiltration d'eau et à la pénétration des racines.

  4. Couverts végétaux : espèces repérées, testées et mélangées par Frédéric Thomas et Matthieu Archambeaud du magazine TCS

    Frédéric Thomas et Matthieu Archambeau, (2012). Couverts végétaux. Disponible sur internet : http://agriculture-de-conservation.com/Couverts-vegetaux-que-melanger-A.html [consulté le 08/11/12]

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