Une alternative sociale

Agroécologie et gouvernance participative

La deuxième caractéristique que porte la figure du consommateur – citoyen est la valorisation d'un modèle participatif : dans les Amap, par exemple, le consommateur est un acteur direct de l'économie locale. Ce modèle participatif est présent dès les origines de l'agroécologie, dans le mouvement social (ainsi par exemple des systèmes de certification participative développés au Brésil), mais aussi dans la recherche (travail commun entre agriculteurs porteurs du savoir paysan et chercheurs en agronomie). Il ne s'agit pas là d'une simple méthode de travail, mais bien d'un changement de modèle social : l'agriculteur comme le consommateur ne sont plus dépendants d'un système industriel qui leur impose, sans leur laisser de marge de manœuvre, un « paquet technique » pour l'un, des produits agricoles transformés sans transparence pour l'autre.

Pour certains, cette appropriation de l'agroécologie par les agriculteurs et par les consommateurs à travers des dispositifs participatifs est indispensable pour éviter que l'agroécologie ne soit réduite à un « verdissement » de l'agriculture conventionnelle.[1]

  1. « verdissement » de l'agriculture conventionnelle.

    Selon Silvia Pérez-Vitoria, économiste et sociologue, « on fait passer tout et n'importe quoi sous le terme « agroécologie ». J'ai même entendu récemment un agriculteur industriel qui expliquait très clairement «j'ai toujours fait de l'agroécologie, je fais de l'agroforesterie (...), je recycle, j'utilise très peu d'intrants de synthèse, je fais de l'agriculture de précision, je fais du semis direct ». Et justement, si l'on en reste aux questions techniques, on peut mettre tout et n'importe quoi (sous le terme agroécologie)» (source : UVED)

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