Les échanges de matériel végétal à l'origine de l'introduction d'organismes nuisibles

Modes de reproduction

Le mode de reproduction est un des éléments qui intervient dans la capacité à fonder une population à partir d'un faible nombre d'individus introduits.

Ainsi, les espèces dont les individus peuvent «s'auto-reproduire» ont une capacité invasive importante.

Les espèces qui présentent une reproduction clonale ou végétative peuvent multiplier à l'identique un individu initial. Ce type de reproduction est dite asexuée.

La parthénogenèse correspond à la multiplication à partir d'un gamète femelle non fécondé, dans ce cas la fécondation n'est pas indispensable pour obtenir une descendance. Ce phénomène s'observe, entre autres chez les arthropodes. Par exemple, une seule femelle d'insecte qui se reproduit par parthénogenèse thélytoque (une femelle donnant naissance à des individus femelles sans reproduction sexuée) peut pondre des œufs.

La reproduction clonale est majoritaire chez les agents pathogènes, même si la reproduction sexuée est nécessaire lors de certaines phases du cycle de vie de certains champignons.

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Remarque

Certaines espèces de « champignons » ne se reproduisent que rarement de manière sexuée ou ne sont connues que sous une forme à reproduction asexuée sans que l'on puisse savoir si la forme sexuée existe encore ou a existé. Des études de génétique des populations peuvent être utilisées pour quantifier la part relative de la reproduction sexuée et asexuée.

Par exemple, les populations actuelles du  champignon  phytopathogène Magnaporthe oryzae sont principalement clonales. De même, l'oomycète Phytophthora cinnamoni a été capable de s'établir dans le monde entier, sous une large gamme climatique (zones tempérées à sub-tropicales) alors qu'on ne rencontre qu'un seul type sexuel (mating type) en dehors de son aire d'origine l'Indonésie ( Desprez-Loustau 2007[1]).

Le groupe des Deutéromycètes regroupe les champignons à hyphes septés, se multipliant de façon non sexuée (ou dite « végétative ») dont on ne connaît pas de forme de reproduction sexuée.

C'est un groupe polyphylétique comprenant de nombreuses espèces d'importance économique, les genres majeurs sont Penicillium, Fusarium et Aspergillus.

Cycle biologique type d'un champignon

La plupart des champignons possèdent deux modalités de reproduction :

  • une reproduction sexuée,

  • une reproduction asexuée,

La majeure partie du cycle se passe à l'état haploïde (n).

Le stade hétérocaryotique (n+n) correspond à la présence de deux noyaux différents dans le même cytoplasme.

Quand il y a fusion des noyaux (caryogamie), on obtient un zygote à 2n.

Chez la plupart des champignons, les zygotes sont les seuls stades diploïdes.

Après la meïose, l'haploïdie est restaurée.

Ce document a été reproduit et traduit à partir du site http://sharon-taxonomy2010-p6.wikispaces.com/Fungi.

On peut y retrouver les cycles des Ascomycètes et des Basidiomycètes.

Attention, cela ne signifie pas que des espèces à reproduction sexuée ne soient pas potentiellement invasives. La reproduction sexuée favorise les « innovations génétiques » favorables à l'adaptation à un nouvel environnement (ce point sera développé dans « les caractéristiques génétiques » des espèces introduites).

D'ailleurs, dans une étude publiée en 2011, Philibert et al[2], signalent comme traits significatifs pour la caractérisation des espèces invasives de champignons d'espèces forestières, l'existence d'une reproduction sexuée.

Dans le cadre d'une reproduction sexuée chez les arthropodes, pour que l'invasion soit réussie, la densité introduite doit être suffisamment importante pour que des femelles et des mâles aussi aient été introduits (car le sex-ratio est biaisé vers les femelles pour les insectes et acariens phytophages en général) et/ou que les femelles soient déjà fécondées avant l'introduction.

Remarque

Certaines espèces d'insectes par exemple peuvent pondre des œufs toute leur vie après un seul accouplement. Une fois introduites, les femelles peuvent continuer à pondre même en l'absence de mâles et fonder une descendance qui comprendra mâles et femelles, ce qui permettra de pérenniser l'espèce dans la nouvelle zone colonisée.

  1. Desprez-Loustau et al., 2007

    Desprez-Loustau ML, Robin C, Buée M, Courtecuise R, Garbaye J, Suffert F, Sache I and Rizzo D (2007). The fungal dimension of biological invasions.Trends in ecology and evolution 2007, Vol 22 (n°9), pp 472-480.

  2. Philibert et al, 2011

    Philibert A, Desprez-Loustau ML, Fabre B, Frey P, Halkett F, Husson C, Lung-Escarmant B, Marçais B, Robin C, Vacher C and Makowski D (2011). Predicting invasion success of forest pathogenic fungi from species traits. Journal of Applied Ecology 2011, vol 48: pp 1381–1390. doi: 10.1111/j.1365-2664.2011.02039.x

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