Activité 20B : Modèle « Élevage laitier » – Prime pour le lait non produit

Durée : environ 40 minutes

L’activité suivante est la suite directe de l’activité précédente « Suppression des quotas et baisse du prix du lait ». Vous pouvez réutiliser votre modèle ou utiliser celui-ci : modelEco_elevageLait_2.gms.

« A la suite de la seconde baisse de prix, la situation est devenue catastrophique pour les éleveurs. Pour contrer cette situation, un plan d’urgence pour le lait a été monté à l’échelle européenne. Bruxelles a proposé d’enrayer la chute des prix du lait en essayant de limiter la production, non plus par des quotas obligatoires, mais en proposant aux éleveurs volontaires de réduire leur production en contrepartie d’une compensation. Le dispositif, appelé « retraits volontaires » est le suivant : tout litre de lait non produit par rapport à la situation de référence (scénario sans quota, prix à 0,3€/L) est « payé » par la Commission européenne à un prix de 0,1€/L

L’espoir de la CE avec ce dispositif est de faire baisser la production de lait (et donc à terme de faire remonter son prix) sans pour autant pénaliser l’éleveur et sans changer fondamentalement les structures et les tailles de troupeau. L’objectif est que ce paiement du lait non produit incite les éleveurs à extensifier la production en abaissant la ration alimentaire (par exemple en passant du régime « intens » au régime « herbe »), ce qui diminue les coûts. Il ne s’agit donc pas de payer des éleveurs qui arrêteraient complètement ou de manière drastique la production de cela. Le dispositif n’est donc ouvert que sur 20% de la production de référence : autrement dit, l’éleveur qui s’engage dans un retrait volontaire doit maintenir au moins 80% de sa production de référence.

Cette proposition a suscité des débats très vifs, portant d’abord sur la capacité de ce dispositif à : (1) enrôler des éleveurs volontaires dans le dispositif (2) faire remonter les prix. 

Nous ne traiterons ici que de la première question. Le souci de la Commission européenne est de calibrer correctement le paiement de compensation. Ses autres préoccupations sont de mesurer l’impact sur le revenu de l’éleveur, et les impacts éventuels sur la production de blé. »

Répondez aux questions suivantes :

Quel est le prix minimum à payer pour ce lait non produit pour que notre agriculteur, M. Quatresabots, entre dans le dispositif ?
Quelle sera alors sa production ?
Quelle sera la conséquence sur son revenu ?
Quelle seront les conséquences sur les assolements de l’exploitation et donc sur la production de blé ?

NB : si vous utilisez une LOOP ou si vous demandez à GAMS de résoudre plusieurs fois de suite le même modèle lors de la même exécution (utilisation de plusieurs fois SOLVE), il faut réinitialiser vos variables (mettre toutes les variables à 0).

Rappel de l’énoncé :

« L’exploitation laitière de M. Quatresabots est située dans l’Ouest de la France. C’est une exploitation de 50 ha dont 30 ha de terres labourables et 20 ha de prairies permanentes. Sur les terres labourables, l’exploitant peut faire du blé (pour vendre) ou/et du maïs. Le maïs est entièrement utilisé sous forme d’ensilage pour l’alimentation des vaches laitières. Les prairies permanentes ne peuvent pas être retournées (règles du verdissement de la PAC). Chaque hectare de prairie est pâturé puis fauché pour produire du foin et de l’enrubanné.

Les vaches sont au pâturage durant 6 mois (début avril – fin septembre). Durant la période hivernale, elles sont nourries à base d’ensilage de maïs (produit sur la ferme) et complémentées par du tourteau de soja (acheté). Les génisses sont nourries par le pâturage, le foin et l’enrubanné.

Pour les vaches laitières, l’éleveur peut faire varier un peu le rapport entre pâturages et compléments. On définit donc deux régimes : le régime qu’on appellera « à l’herbe » dans lequel la part de pâturage par rapport au maïs et au soja est plus importante ; et un régime qu’on appelle « intensif » dans lequel on augmente la part du soja et du maïs. Le premier régime permet une production moyenne par vache laitière et par an de 7000 litres (L) ; le deuxième une production un peu plus importante de 7140 L.

Productions végétales

  Rendement (t /ha) Charges opérationnelles(€ /ha)
Blé 6 600
  Fourrages Rendement fourragers(t /ha) Charges opérationnelles(€ /ha)
Maïs
Maïs ensilage 11.0 620
Prairie Pâturage
5 300
Foin 4.5
Enrubanné 2.2

Le maïs est utilisé uniquement pour les animaux, le blé est vendu. Chaque hectare de prairie est pâturé puis fauché pour produire du foin et de l’enrubanné.

Activités animales

On dispose d’indicateurs technico-économiques sur le fonctionnement du troupeau : paramètres de conduite du troupeau et besoins alimentaires du troupeau.

Conduite du troupeau, reproduction, réforme

Chaque vache donne naissance à 0,9 veaux par an qui sont soit vendus (VEAU) soit gardés pour le renouvellement (GENISSE). Chaque année, 0,3 vaches sont vendues comme vaches de réforme et remplacées par les génisses gardées. Le taux de réforme est égal au taux de renouvellement

Besoins alimentation

Les animaux sont nourris à la fois par des aliments produits sur l’exploitation et par des aliments achetés. Les besoins ont été estimés pour les vaches et les génisses.

 

Régime alimentaire intensif « intens »

 Fourrages produits Vaches Génisses (ce sont les besoins des génisses jusqu’à ce qu’elles vêlent)
Foin   2 t /an
Enrubannage   2,6 t /an
Pâture 1 t/an 2.5 t/an
Maïs 2 t / an  
Compléments achetés Vaches Génisses
Soja 0,57 t /an  

Régime alimentaire « herbe »

Fourrages produits Vaches Génisses (ce sont les besoins des génisses jusqu’à ce qu’elles vêlent)
Foin 2 t /an
Enrubannage 2,6 t /an
Pâture 1.5 t/an 2.5 t/an
Maïs 1 t / an
Compléments achetés Vaches Génisses
Soja 0,45 t /an

 

Données technico-économiques

Le prix du lait est de 0,35 €/L. Le prix du blé est de 150€ la tonne (T). L’éleveur est soumis à un quota laitier qui limite la production de lait annuelle à 300 000 L.

Le prix du soja acheté est de 360 €/t

Prix des produits Viande :
Vaches : 800€/vache
Veau : 170 €/ veau

Les autres charges dont les charges de structure (amortissements de bâtiments, …) sont estimées à 1300 € par vache et par an quelque soit le régime.

Son objectif est de maximiser son revenu.

Puis vérifier la solution : solution

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