Activité 19B : Modèle « Bassin parisien » – Subventions

Durée : 40 minutes

Vous allez enrichir le modèle que vous avez écrit dans l’exercice de la Leçon 11 (sur les techniques) et enrichi dans la leçon 14 (sur les rotations). Nous avons déjà introduit les nouvelles données dans le modèle suivant à partir duquel vous pouvez travailler : modelEco_bassinParisien_donnees_politiquespubliques.gms.

« Les taxes ne sont pas facilement acceptables, c’est pourquoi l’État se tourne vers une autre mesure. Pour inciter à la diminution d’utilisation des produits phytosanitaires, des subventions sont maintenant mises en place.

Les agriculteurs reçoivent une subvention à l’hectare, si leur IFT  (IFT moyen par hectare de l’exploitation ) est inférieur d’au moins 30% à l’IFT moyen du territoire. On sait que l’IFT moyen du territoire est de 4.29. »

Questions :

1) Avec une subvention de 15€/ha, l’IFT de l’exploitation diminue t-il ?  Expliquez.
2) Quel est le niveau minimum de la subvention pour que l’agriculteur réagisse ? Quel est le résultat sur l’IFT moyen de l’exploitation ? sur le revenu de l’agriculteur ?
3) Simulez un scénario dans lequel  la subvention est de 30€/ha. Cette subvention est-elle efficace ? Efficiente ?

Rappel de l’énoncé :
« Un agriculteur du bassin parisien a une exploitation de 100 ha en grande culture. Il peut cultiver du blé tendre (bleT), du colza, de l’orge de printemps (orgeP), de l’orge d’hiver (orgeH) et du chanvre en production intégrée uniquement (chan).. Pour chaque culture, il peut choisir entre trois mode de conduite :

  • Intensif (noté « intens ») : C’est la technique plus intensive en intrants chimiques. L’agriculteur pratique souvent un usage « préventif » des produits phytosanitaires. Autrement dit, il n’attend pas d’observer la maladie ou les insectes pour traiter.
  • Raisonné (noté « rais ») : Ce sont des pratiques dites « raisonnées ». ». Les interventions de l’agriculteur sont décidées en fonction de l’observation dans la parcelle des maladies ou des présences de ravageurs. Les quantités utilisées sont adaptées à la situation.
  • Protection intégrée (noté « protI ») : Ce sont des pratiques intégrant des mesures agronomiques prophylactiques contribuant à la baisse de la pression des bioagresseurs comme des raisonnements sur les dates de semis, le choix des variétés, les successions variétales sur une parcelle, etc… La protection intégrée renvoie aux méthodes développées sous le nom de « Integrated Pest Management » en anglais.
  • Production intégrée au niveau du système de culture (notée « SystCI ») : ce mode de conduite introduit pour lutter contre les bioagresseurs des leviers agronomiques au niveau du système de culture, avec notamment un changement dans les rotations des cultures.

Pour chaque mode de conduite et pour chaque culture, on connaît le détail des charges variables en distinguant : dépenses en produits phytosanitaires (op_phyto), en engrais (op_engrais), en semences (op_sem) et de mécanisation (meca_MO) (carburants et amortissements).

Charges totales par culture (€/ha) et mode de conduite
aa
Culture
aa
Type de charges
Mode de conduite
Intensif Raisonné Protection intégrée Système de culture
bleT op_phyto 142 112 73 59
bleT op_engr 192 187 168 168
bleT op_sem 50 50 30 30
bleT meca_MO 268 262 263 263
colza op_phyto 203 153 101 57
colza op_engr 170 157 139 131
colza op_sem 37 37 37 37
colza meca_MO 314 288 299 304
orgeP op_phyto 192 201 120 103
orgeP op_engr 149 147 133 133
orgeP op_sem 65 65 65 65
orgeP meca_MO 262 263 276 287
orgeH op_phyto 234 192 117 110
orgeH op_engr 166 164 147 147
orgeH op_sem 65 65 65 65
orgeH meca_MO 278 259 258 265
chan op_phyto 0
chan op_engr 162
chan op_sem 90
chan meca_MO 124

Pour chaque mode de conduite et pour chaque culture, l’agriculteur connait également les rendements espérés et les besoins en temps de travail.
L’agriculteur dispose de 2000 heures de travail par an.

Rendements (q/ha) par culture et mode de conduite
aa
Culture
Mode de conduite
Intensif Raisonné Protection intégrée Système de culture
bleT 72,8 71 65 66
colza             31 29 26,3 26
orgeP 62,6 62 56 57
orgeH 71 70 64 65
chan 10,5
Temps de travail (heures par ha) par culture et mode de conduite
aa
Culture
Mode de conduite
Intensif Raisonné Protection intégrée Système de culture
bleT 3,2 3,1 3,1 3,1
colza 4 3,6 4 4,1
orgeP 3,1 3,1 3,3 3,4
orgeH 3,3 3 3 3,1
chan 1,8

Les prix de vente des cultures sont : 180€/t pour le blé tendre, 365€/t pour le colza, 170€/t pour l’orge de printemps, 155€/t pour l’orge d’hiver et 320€/t pour le chanvre.

Nous avons vu que les agriculteurs pratiquent une rotation des cultures, pour des raisons d’organisation du travail en alternant cultures d’été et d’hiver et pour des raisons agronomiques notamment du fait des effets positifs d’une culture sur la suivante : structure et fertilité du sol, lutte contre les bioagresseurs etc.. Mais actuellement les rotations sont souvent courtes (avec quelques fois une même culture qui peut se succéder à elle-même) ce qui entraine la nécessité d’augmenter les apports en fertilisants et en produits de traitements phytosanitaires.

Nous allons intégrer les rotations dans le modèle.

Dans les modes de conduite « intensif »  « raisonné » et « protection intégrée », la rotation doit respecter les règles agronomiques suivantes :
– les oléagineux ne peuvent pas revenir plus d’une année sur trois sur la même parcelle,
– sur une même parcelle, les céréales ne peuvent pas être cultivées plus de deux ans de suite
– chaque céréale peut être cultivée au maximum sur la moitié de la surface cultivée par l’ensemble des céréales

La dernière rotation, celle du « système de culture intégrée » introduit la culture de chanvre pour allonger la rotation. L’allongement des rotations, en permettant qu’une culture revienne moins souvent dans la rotation, permet de lutter plus efficacement contre les bioagresseurs. Elle suivra les règles suivantes :
– les oléagineux ne peuvent pas revenir plus d’une année sur trois sur la même parcelle,
– sur une même parcelle, les céréales ne peuvent pas être cultivées plus d’une année
– chaque céréale peut être cultivée au maximum sur la moitié de la surface cultivée par l’ensemble des céréales

le chanvre est cultivé une année sur six

Afin de calculer l’importance de l’utilisation de produits phytosanitaires par culture, on utilise un indicateur : l’Indice de Fréquence de Traitement (IFT) par hectare qui combine le nombre de passages de pulvérisation dans l’année et les doses appliquées: Plus la culture est produite de manière intensive, plus l’indice est élevé (voir tableau ci-dessous). Le chanvre n’est pas traité chimiquement. Son IFT est donc toujours de 0.

Les produits phytosanitaires sont divisés quatre catégories : herbicide (herb), fongicide (fong), insecticide (ins), autre.

IFT par type de produits par culture et par mode de conduite
aa
Culture
aa
Produit
Mode de conduite
Intensif Raisonné Protection intégrée Système de culture
bleT herb 1,6 1,6 1,2 1
bleT fong 2,1 1,3 0,8 0,6
bleT Ins 0,6 0,5 0,2 0,2
bleT autre 0,9 0,7 0,2 0,2
colza herb 2,2 1,5 1 0,75
colza fong 1,3 1,2 0,8 0
colza Ins 4,2 2,7 2 2
colza autre 0,6 0,6 0,2 0,2
orgeP herb 1,6 1,6 1,3 0,8
orgeP fong 1,4 1,5 0,75 0,75
orgeP Ins 0,2 0,15 0,1 0,1
orgeP autre 0,7 0,7 0,5 0,5
orgeH herb 1,9 1,5 1,2 1
orgeH fong 1,7 1,5 0,8 0,8
orgeH Ins 0,5 0,1 0,1 0,1
orgeH autre 0,8 0,3 0,2 0,2
chan herb 0
chan fong 0
chan Ins 0
chan autre 0

 L’objectif de l’agriculteur est de maximiser son revenu. »

Ecrivez le modèle sous GAMS et vérifiez les réponses  solution

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