Définition :
![]() | Le choix du système de culture et de l'itinéraire technique associé à une situation donnée (unité agronomique et caractéristiques de l'exploitation et du terroir) se fait sur la base de principes de fonctionnement des SCV et de critères et règles de décisions. Ces critères et ces règles s'appliquent de la même manière en première année d'intervention (année “zéro”, pour préparer le lit du semis direct sur couverture végétale permanente), et les années suivantes. Cependant, si les critères et les règles de décisions sont les mêmes, les itinéraires techniques qui en découlent en pratique varient fortement. |
Dans des systèmes SCV installés, sur une forte biomasse, l'essentiel des fonctions écosystémiques est assuré par les plantes et l'activité biologique. Durant l'année (ou les années) de transition, le temps que les systèmes SCV puissent remplir ces fonctions fondamentales, elles doivent être assurées par l'itinéraire technique. Ainsi, après l'année “zéro” (ou les années) de préparation des SCV, les situations rencontrées sont (normalement) différentes du fait de l'action des systèmes installés pour préparer le semis direct, qui ont dû lever les principales contraintes : plus forte disponibilité en biomasse, absence d'adventices vivaces, baisse de la compaction, etc. | Forte production de biomasse par l'association maïs + dolique en année “zéro” de préparation de SCV. ©Husson O. | [2] |
Si l'année “zéro” n'a pas permis d'obtenir une structure du sol (en surface et en profondeur) permettant le semis direct, si les plantes vivaces n'ont pas été contrôlées correctement et/ou si la biomasse produite (et maintenue sur la parcelle) n'est pas suffisante pour contrôler suffisamment les adventices, il faut considérer que l'on est toujours en année “zéro” de préparation du semis direct pour décider des systèmes de cultures et itinéraires techniques à appliquer. A l'inverse, si dès le début de l'intervention la structure du sol est bonne et la biomasse disponible est suffisante, on peut se considérer directement en année 1 et effectuer un semis direct sur couverture végétale, sans avoir besoin d'une année “zéro” de préparation.
Ces principes de décision pour le choix des systèmes de culture et des itinéraires techniques associés sont aussi les mêmes que l'on se trouve sur tanety ou sur rizières. Les différences dans le choix des systèmes et des itinéraires techniques entre ces deux unités de paysage sont dues au fait que la fertilité des rizières est souvent meilleure, que le régime hydrique y est différent et que la pression des adventices dans les rizières (en l'absence d'une nappe d'eau), est en général plus forte que sur les tanety. Il convient donc de prendre des mesures plus efficaces pour les contrôler.
Fondamental :
les itinéraires techniques forment un tout. Les différentes opérations culturales sont en interactions, influençant et étant influencées par les autres opérations.
Le raisonnement d'un itinéraire technique se fait donc :
dans un ensemble qui se doit d'être le plus cohérent possible pour maintenir des conditions optimales pour les plantes, tout au long de leur cycle (et en préparant la saison suivante) ;
de manière très précise, en prenant en compte différents facteurs qui déterminent les possibilités, les contraintes et les besoins des différentes opérations culturales ;
en s'ajustant en permanence à l'évolution des conditions dans la parcelle (adventices, bioagresseurs,etc.).
Remarque : L'ajustement de l'itinéraire technique
L'ajustement de l'itinéraire technique est un point clef qui détermine les performances des systèmes de culture. Chaque opération culturale doit être conduite de manière précise car elle permet d'ajuster les conditions de culture pour les rendre les plus favorables possibles, dans la situation considérée (unité agronomique x caractéristiques de l'exploitation), à laquelle il faut s'adapter car elle est difficilement modifiable. Ainsi, les différentes opérations culturales représentent les “commandes” permettant de “piloter” les systèmes. Un bon “réglage” rend un système performant, alors que des pratiques mal adaptées peuvent rendre le même système, dans la même situation de départ, totalement inopérant.
Même si l'itinéraire technique se raisonne globalement en début de campagne, il doit être en permanence réajusté en cours de culture, pour faire face aux imprévus et s'adapter à la situation réelle dans le champ, à tout moment.
La conduite d'un itinéraire technique performant demande donc un suivi fin et des observations précises, de la souplesse, de la réactivité et une grande capacité d'adaptation.
Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.