Les mesures visant à limiter la dissémination des agents pathogènes
Ces mesures sont mises en œuvre pour des objectifs d'enrayement et de suppression. Elles peuvent être très variées selon la nature de l'agent pathogène (virus, bactérie, champignons...). L'objectif, dans ce cas, est avant tout de ralentir la dynamique de l'épidémie en réduisant la quantité d'inoculum ou en réduisant les distances de dispersion. Les mesures mises en œuvre sont celles classiquement utilisées pour lutter contre les maladies des plantes, notamment dans le compartiment agricole. Ces mesures incluent notamment :
Les traitements phytosanitaires : ils vont chercher à réduire la pression d'inoculum ou à limiter les populations des éventuels vecteurs de ces agents pathogènes (surtout dans le cas d'une transmission persistante). Ces traitements peuvent être aériens mais aussi souterrains (traitement des sols contre des pathogènes du sol et/ou de leurs vecteurs). Ils s'appuient sur l'utilisation de molécules chimiques (insecticides, fongicides) et d'agents de lutte biologique (utilisation d'organismes antagonistes). Des traitements physiques peuvent être aussi utilisés : il s'agit par exemple de techniques de désinfection des sols par la chaleur (solarisation),
Des arrachages ciblés des plantes hôtes pour freiner la dynamique épidémique en réduisant là-aussi la quantité disponible d'inoculum,
Des pratiques culturales variées : l'objectif vise à réduire la quantité d'inoculum et à limiter sa dispersion par un ensemble de techniques culturales et d'arrangement du territoire incluant la rotation des cultures, l'arrangement spatial des surfaces cultivées sensibles (fragmentation des surfaces sensibles, utilisation de bandes enherbées et d'autres barrières physiques à la dispersion), les mélanges variétaux, la réduction de la densité de plantes sensibles, le mode d'irrigation, etc
L'utilisation de plantes durablement résistantes à l'agent pathogène ou à son vecteur. Les sources de résistance sont rarement disponibles pour l'ensemble des plantes hôtes d'un même agent pathogène. Les stratégies d'utilisation de ces résistances dans un paysage sensible doivent être raisonnées pour d'une part maximiser leur impact sur la progression d'une épidémie et d'autre part pour éviter les contournements possibles des sources de résistance par les agents pathogènes.
Attention :
Dans tous les cas, les mesures mises en œuvre doivent être associées à un contrôle strict de l'état sanitaire des plants et des semences afin d'éviter toute ré-introduction d'inoculum.