Les tentatives d'éradication des agents pathogènes
Elles reposent très souvent sur des stratégies sévères d'arrachage des plantes hôtes, le plus souvent pérennes. La sévérité de l'arrachage dépend des potentialités connues de dispersion de l'agent pathogène que l'on cherche à éradiquer et de différents facteurs socio-économiques.
L'arrachage peut ainsi cibler uniquement les plantes infectieuses mais aussi, plus généralement, les plantes hôtes exposées à l'inoculum[1] et situées à des distances variables des cas de maladie connus. Cette mesure permet ainsi l'élimination de plantes potentiellement infectées mais qui ne participent pas encore à la propagation de la maladie car n'étant pas encore infectieuses (infections latentes). Pour être efficace, l'arrachage doit cibler les plantes hôtes principales mais aussi tous les hôtes secondaires ou « réservoirs », et notamment les hôtes sauvages. L'impact écologique peut donc être important.
Ces mesures sont parfois associées à l'obligation de mise en place de vides sanitaires (interdiction de replantation) pendant une certaine période afin d'éviter la ré-infestation de nouvelles plantations par un inoculum qui serait encore présent (spores encore viables par exemple).
Exemple :
Le programme réussi d'éradication du virus de la sharka dans l'état de Pennsylvanie aux USA était basé sur l'arrachage de tous les Prunus sensibles (cultivés, ornementaux et sauvages) situés dans un rayon de 500 m autour des cas de maladie détectés. Une telle stratégie n'a pas pu être appliquée dans l'état de l'Ontario au Canada car elle aurait fortement déstabilisé la filière de production de Prunus dans cet état, ( Gottwald et al. 2013[2]).