L'analyse et la gestion du risque phytosanitaire : Quels sont les connaissances scientifiques et les outils indispensables ?

Mesures mises en œuvre pour réduire les populations introduites

Les mesures alternatives à l'éradication visent à réduire significativement la taille des populations et à éviter la colonisation de nouveaux sites en limitant leur dispersion. Les méthodes disponibles, dont certaines peuvent aussi être utilisées dans des tentatives d'éradication, sont résumées dans le tableau ci-dessous. Plusieurs de ces approches peuvent être combinées, notamment pour cibler des stades de développement différents de l'organisme à contrôler (larves, adultes ailés par exemple).

  • Les captures de masse peuvent être utilisées pour réduire significativement la densité des populations. Cette stratégie de contrôle est associée à l'utilisation de molécules permettant d'attirer les insectes comme des phéromones ou des para-phéromones. Leur efficacité est maximale quand il s'agit de populations de faible densité et limitées dans l'espace.

  • Lutte par confusion sexuelle : Cette stratégie nécessite de répandre de grandes quantités d'hormones sexuelles pour empêcher la rencontre des partenaires sexuels et ainsi réduire le nombre de descendants. La confusion sexuelle est efficace et très spécifique mais elle est incompatible avec de systèmes de surveillance basés sur l'utilisation de ces mêmes molécules.

Exemple

La lutte par confusion sexuelle utilisant des phéromones micro-encapsulées ont permis de contrôler avec succès la cochenille Planococcus ficus en Californie. Vous pouvez accéder à un autre exemple en cliquant sur le lien suivant :

piege_pheromone

  • Utilisation d'insectes stériles : cette tactique est basée sur des lâchers inondatifs d'insectes stériles qui vont rentrer en compétition avec les individus sauvages pour la reproduction. Comme pour la lutte par confusion sexuelle, le résultat est une réduction du nombre de descendants et une diminution des populations.

Exemple

Cette stratégie, seule ou en combinaison avec d'autres méthodes, a été utilisée avec succès pour contrôler de nombreux insectes invasifs, comme par exemple, les mouches des fruits (cliquez sur ce lien pour en savoir plus sur le contrôle de la mouche méditerranéenne des fruits Ceratitis capitata en Patagonie).

mouche_fruits_patagonie

  • Lutte biologique : la lutte biologique implique l'introduction d'ennemis spécialistes naturels de l'espèce à contrôler présents dans l'aire d'origine de cette dernière. L'objectif vise souvent à réduire de façon significative les populations de l'organisme nuisible pour ensuite agir à l'aide d'autres méthodes. Il peut s'agir de prédateurs, de parasites ou encore de compétiteurs pour une même ressource. Cette stratégie est particulièrement efficace en milieu fermé comme les serres.

Attention

L'introduction volontaire d'un nouvel organisme hors de son aire d'origine doit faire l'objet d'études préalables poussées. En effet, il convient de s'assurer que l'organisme introduit volontairement ne devienne pas lui-même invasif.

  • L'élimination des plantes hôtes ou encore le recours à des méthodes mécaniques (barrières physiques) peuvent aussi être utilisées en combinaison avec d'autres approches.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimerRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)