Définition :
La date de semis de la culture principale a une forte influence sur les performances du système, tout au long du cycle. La date optimale de semis est déterminée avant tout par l'arrivée des pluies et/ou le régime hydrique de la parcelle. La préparation de la parcelle doit être faite aussitôt que possible pour permettre un semis dès les premières pluies “utiles”.
La date de semis de la culture principale conditionne en particulier la biomasse produite par le système et en conséquence ses performances et la vitesse de transition entre systèmes conventionnels et systèmes SCV.
Remarque :
Un avantage majeur des pratiques de semis direct sur couverture végétale permanente est qu'elles permettent une préparation précoce des parcelles, qui rend le semis possible dès les premières pluies utiles.
Les SCV permettent aussi le semis à sec, en fin de saison sèche quand les pluies se font attendre : le risque de germination après des premières pluies en faible quantité (ce qui ne permettrait pas aux plantules de survivre si les pluies ne s'installaient pas rapidement), important sur sol nu, est fortement limité par le paillage qui intercepte l'eau des premières pluies. Les graines, placées sous la paille ne sont humidifiées qu'après que le paillage ait accumulé plus de 10 à 20 mm d'eau. Grâce à une bonne infiltration, le sol a alors constitué une réserve en eau permettant aux plantes de supporter une période sèche, d'autant plus que l'évaporation est réduite par la couverture.
Le semis direct offre donc une plus grande souplesse que les systèmes conventionnels, et facilite le semis précoce ce qui est un atout majeur en agriculture.
Intérêts d'un semis précoce
Sur le plan agronomique, un semis précoce est de manière générale très favorable. Le respect d'une date de semis précoce est particulièrement important car il permet :
Quand le semis ne peut être effectué tôt, les contraintes agronomiques augmentent (augmentation de la pression des adventices et des bioagresseurs, dégradation par l'érosion sur sol nu exposé aux pluies violentes en début de cycle, etc.). Le risque climatique (manque d'eau pour terminer le cycle de la culture) augmente également et le potentiel de production diminue rapidement (en particulier pour les variétés photo-périodiques). Plus le climat est contraignant et plus la pression des bioagresseurs et des adventices est élevée, plus un retard dans le semis a des conséquences négatives importantes. De plus, le semis tardif de la culture principale rend plus difficile la gestion des associations et/ou successions. Il réduit la quantité de biomasse produite et, en conséquence, les performances des systèmes SCV. Le semis doit donc être réalisé dès les premières pluies “utiles”, soit après 40 à 50 mm tombés en quelques jours en début de saison des pluies. La réserve en eau ainsi constituée dans le sol permet de supporter jusqu'à deux à trois semaines sans pluies, ce qui est fréquent en début de cycle, quand les pluies ne sont pas encore “installées”. |
Date effective de semis
Définition :
Le semis est cependant une étape très exigeante en travail (ou en équipements dans le cas d'une agriculture mécanisée). Il est par conséquent difficile au niveau d'une exploitation d'arriver à réaliser tous les semis sur une période de temps très courte, surtout si la préparation des parcelles n'a pas pu être faite à l'avance.
La réalisation effective du semis de l'ensemble des parcelles d'une exploitation demande donc une bonne organisation et dépend :
des moyens mobilisables au niveau de l'exploitation au moment du semis (force de travail et matériel)
du temps nécessaire au semis de l'ensemble des parcelles et en conséquence du mode (manuel ou mécanisé, à la volée ou en lignes/poquets), et de la densité de semis.
De manière générale, les moyens et le mode de semis doivent être adaptés pour permettre de semer rapidement l'ensemble des parcelles à la densité de semis optimale.
Cependant, quand les moyens nécessaires à un semis rapide ne peuvent pas être mobilisés, il faut rechercher un compromis entre date, mode et densité de semis compatible avec les moyens disponibles, et qui minimise la perte de potentiel de rendement des cultures.

Exemple : La date de semis de la culture
Sur les hautes terres, une installation très précoce sur les tanety peut se faire en semis direct, en semant à sec en octobre, avant l'arrivée des premières pluies. Il permet :
d'installer les cultures sur les tanety à temps, sans retarder les semis dans les rizières (qui sont en général prioritaires) ;
d'éviter un risque de froid à la floraison ;
de réduire les risques de grêle avant récolte.
En cas de semis tardif, le potentiel de production étant plus faible et les risques plus élevés, l'apport d'intrants n'est plus forcément intéressant ni même rentable. Les objectifs de production, le niveau d'intensification et les autres paramètres du semis (agencement dans l'espace, densité, profondeur et variétés) doivent être réajustés.
Quand le retard est très important, le système de culture lui-même peut être voué à l'échec et il ne faut pas hésiter à le changer pour des cultures de cycle plus court, moins exigeantes.
Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.