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La fertilité du sol

Définition

Le niveau de fertilité initial du sol détermine largement les possibilités de culture : les plantes exigeantes (riz, maïs, etc.) sont risquées et rarement rentables sur des sols pauvres, alors que les plantes peu exigeantes (manioc, pois de terre, etc.) sont peu cultivées par les paysans sur les sols les plus riches (réservés aux cultures exigeantes, plus appréciées).

Ce niveau de fertilité du sol influence également les plantes de couverture à proposer : sur des sols pauvres, on privilégie les plantes capables de remonter rapidement la fertilité (légumineuses, plantes recycleuses, etc.)

L'objectif étant de différencier simplement des possibilités agronomiques, l'origine du niveau de la fertilité n'est pas prise en compte et on ne considère que le niveau de fertilité de la parcelle au moment de l'intervention. Ainsi, un sol pauvre du fait d'une roche mère initialement pauvre est traité de la même manière qu'un sol originaire d'une roche mère riche mais qui a été dégradé et dont la fertilité est devenue faible.

Sols pauvres sur tanety et rizières à mauvaise de l'eau dans les bas-fonds - Photo : O.Husson

Sur le plan agronomique, on distingue donc :

  • les sols très pauvres, souvent très sableux ou sur pente forte, sur lesquels même les cultures peu exigeantes se développent mal ;

  • les sols pauvres, sur lesquels les paysans savent que les seules cultures possibles/intéressantes sans engrais (ou de très fortes quantités de fumier) sont les cultures les moins exigeantes : pois de terre, manioc, arachide, etc. Les cultures exigeantes comme le riz ou le maïs, cultivées sans engrais, produisent des rendements inférieurs à 500-600kg/ha ;

  • les sols moyennement riches, sur lesquels le riz peut être cultivé sans engrais, avec un rendement proche de 1000kg/ha (800 à 1300kg/ha). S'ils ne sont pas trop acides, ces sols peuvent également produire environ 1000kg/ha de maïs (qui est beaucoup plus sensible à l'acidité que le riz) ;

  • les sols riches, sur lesquels riz ou maïs peuvent être cultivés sans engrais, avec des rendements supérieurs à 1500kg/ha.

MéthodeComment évaluer le niveau de fertilité du sol ?

L'appréciation de la fertilité du sol peut se faire par observation des cultures et de la flore en place. Certaines plantes sont indicatrices d'une bonne fertilité (Conyza sp., Ageratum conyzoïdes, Galingsoga parviflora, etc) D'autres au contraire indiquent des sols pauvres, surtout si leur développement est faible (Aristida sp., etc.).

De plus, les paysans connaissent bien le niveau de fertilité de leurs sols et adaptent les cultures en fonction de cette fertilité. Sur sol pauvre, ils ne cultivent pas (en général) de riz ou de maïs, et s'ils le font tout de même, les rendements sont très faibles (<500kg/ha sans engrais). Ainsi, il suffit de leur poser simplement la question : «peut on cultiver du riz ou du maïs sur cette parcelle et si oui, quel rendement peut on espérer ?»

Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.

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