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Les facteurs du milieu bio-physique limitant la production agricole

Le climat

Le principal facteur climatique limitant la production dans ce milieu est la longue saison sèche (plus de six mois). La succession de cultures de cycle court est possible dans la plaine avec des plantes capables de puiser l'eau dans la nappe phréatique ou par les remontées capillaires quand elles existent. Sur les tanety, les successions de cultures (la même année) ne sont pas possibles et seules des associations (culture principale et plante de couverture semées ensemble, ou décalées) permettront d'installer les plantes de couverture à temps pour qu'elles puissent continuer à se développer pendant la saison sèche.

Pluviométrie journalière, évaporation potentielle, température maximale et température minimale au lac Alaotra. Moyenne sur 10 ans (Source: New Loc Clim, FAO-DWD)

La saison des pluies se terminant dès la fin du mois de mars, il est très important de semer dès les premières pluies utiles (40 à 60 mm groupés en quelques jours) démarrant en général entre le 15 novembre et le 15 décembre.

Les sols

De manière générale, les sols sont peu à moyennement fertiles dans ces zones.

Au lac Alaotra, les sols sont le plus souvent pauvres et acides sur la rive Ouest, alors que la rive Est présente une fertilité moyenne. Dans le Moyen-Ouest, seuls les sols sur basaltes ont une fertilité correcte (sauf s'ils ont été fortement dégradés par les pratiques culturales), et l'on trouve très souvent des sols fortement dégradés, à fertilité basse et forte acidité, souvent compactés.

Au lac Alaotra, des carences en bore peuvent être fréquemment observées, notamment sur les cultures très sensibles comme le blé de contre-saison. En cas de fort taux de stérilité (en particulier sur arachide sur tanety et sur avoine ou riz dans les baibohos), l'application de bore (Boracine, 5-10 kg/ha) sera nécessaire pour obtenir une production de grains.

Sur tanety, des carences en zinc sont parfois observées, en particulier sur le riz et le maïs. L'application de sulfate de zinc (20 kg/ha pour 5 ans, ou 5kg/ha chaque année) peut être nécessaire.

Adventices, insectes et maladies

Striga, plante parasite du riz,. Photo : O.Husson

Dans le Moyen-Ouest, le striga (Striga asiatica) est un problème majeur pour la culture de céréales avec les techniques traditionnelles (labour) à tel point que ces cultures ne sont pas installées pendant plusieurs années, et que les terres sont parfois abandonnées. Le semis direct sur couverture végétale permanente permet très rapidement de le contrôler.

Dans les deux zones, la pression des insectes terricoles (vers blancs, Heteronychus sp., Heterochonus sp., Hoplochelus sp., etc.) est forte. Le traitement insecticide des semences à l'Imidaclopride (2,5 à 5 g de Gaucho 45 WS / kg de semences, soit 0,875 à 1,75 g Imidaclopride et ,.25 à 0,5 g thirame / kg de semences) est nécessaire pour le riz, au moins les premières années (le temps qu'un nouvel équilibre écologique s'installe sous SCV).

Pour le maïs, il doit être raisonné en fonction de la pression des insectes (qui est réduite pour les semis précoces).

Dans certaines situations de très forte pression des insectes (Heteronychus sp. en bordure de plaine au moment de la mise en eau des parcelles basses et vers blancs dont les attaques sont fréquentes en février, plusieurs mois après les semis, etc.) l'utilisation de Carbofuran peut même être nécessaire (malgré ses effets nocifs sur la macrofaune utile du sol, dont les vers de terre).

Alternatives biologiques

Des alternatives biologiques, nettement préférables à l'utilisation de ces produits chimiques, sont en cours de mise au point avec des résultats prometteurs, en particulier en ce qui concerne :

  • la recherche de plantes de couvertures ou de mélanges de plantes de couvertures aux facultés répulsives ou insecticides (crucifères en particulier, comme le radis fourrager)

  • l'utilisation de produits biologiques (extraits de neem, rotenone, éliciteurs pour renforcer les défenses naturelles des plantes, etc.)

  • la sélection de variétés plus résistantes aux attaques

  • l'inoculation des sols par des champignons entomopathogènes comme Metarhizium anisopliae.

Les rats peuvent causer des dégâts dans certaines situations de forte concentration de biomasse, et en particulier aux abords de forêts.

Des problèmes (fongiques) de fonte des semis peuvent apparaître sur légumineuses. Un traitement anti-fongique systématique des semences (Thirame, 2 g/kg de semence, très peu coûteux) est recommandé pour toutes les légumineuses alimentaires (pois de terre, arachide, haricot, soja, dolique, niébé, Vigna umbellata).

Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.

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