Pour toutes les cultures de cycle relativement long (supérieur à 3-4 mois : riz, maïs, pois de terre, arachide, etc.), sur les tanety, les semis doivent être faits le plus tôt possible (novembre ou début décembre en fonction de l'apparition des premières pluies) afin de permettre une bonne production et la mise en place des plantes de couverture en dérobé suffisamment tôt pour qu'elles puissent s'installer correctement avant la saison sèche, sans faire de compétition à la culture. Au lac Alaotra, la date la plus tardive du 05-10 janvier doit être considérée comme une date butoir pour le semis des céréales, les risques climatiques (sécheresse en fin de cycle) augmentant fortement pour des semis après le 25 décembre et devenant très élevés après le 05-10 janvier. Dans le Moyen-Ouest, ces risques étant encore plus importants, les semis doivent s'effectuer impérativement avant fin décembre.
Après cette date, le pois de terre et l'arachide (jusqu'au 15 janvier), sont à préférer, avec les cultures de cycle encore plus court. En cas de pluies très tardives en particulier, si l'installation des cultures ne peut se faire avant le 15 janvier, des cultures de cycle court comme le niébé de cycle court (que l'on peut semer en février) et le haricot (possible même jusqu'à la fin du mois de février) doivent être recommandées à la place, dans toutes les situations sur tanety (sols riches ou pauvres, compactés ou non). Il ne sera cependant pas possible de les associer à une plante de couverture en les semant si tardivement.
L'implantation de fourrages et plantes de couverture (en culture pure ou en association avec du manioc) du type Brachiaria sp. peut se faire un peu plus tardivement si nécessaire, mais avant la fin du mois de février. Le Stylosanthes guianensis, qui s'implante lentement, doit être semé plus tôt, avant la fin janvier. |
Dans tous les cas, sur tanety et baiboho, il est possible et recommandé de semer en sec sous un paillage, avant même les premières pluies si celles-ci se font attendre, et/ou si la main d'oeuvre disponible ne permet pas de semer rapidement toutes les parcelles après les premières pluies. Grâce au paillage qui va absorber les premières pluies si elles sont faibles (<5-10 mm), les risques de germination sans une réserve en eau minimale dans le sol sont limités. Il faudra en effet une pluie supérieure à 15-20 mm pour déclencher la germination, ce qui, avec la réduction de l'évaporation par le paillage, permet d'alimenter en eau les jeunes pousses pendant plus de 10-15 jours même en l'absence de pluies
Dans les rizières à mauvaise maîtrise de l'eau, les baibohos, et les sols exondés dans la plaine, le semis du riz peut se faire plus tardivement, jusqu'à la fin janvier (mais de préférence avant le 15 janvier), en utilisant des variétés non photopériodiques, et de cycle d'autant plus court que l'on sèmera tardivement. Le semis tardif rendra l'installation d'une culture de contre-saison difficile (en dérobé avant la récolte, ce qui augmente considérablement les temps de travaux).
L'implantation de cette culture de contre-saison doit se faire dès que les risques d'engorgement (très préjudiciable à des cultures comme la vesce ou l'avoine) sont faibles. La date optimale de semis varie donc fortement en fonction de la position topographique de la parcelle et sa texture. En cas de retard (récolte tardive du riz par exemple), sur les baiboho avec remontées capillaires fortes, il est possible de travailler le sol au niveau du poquet pour mettre les semences au contact de la frange humide du sol.

Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.