Les apports de la modélisation
L'optimisation de stratégies de surveillance et d'échantillonnage fait de plus en plus appel à des développements méthodologiques basés sur la modélisation. De multiples aspects sont considérés. En voici quelques exemples. Pour ceux qui voudraient aller plus loin, ces approches vous sont détaillées et expliquées dans les documents associés.
Définir un plan de surveillance pour une détection précoce : des travaux récents s'intéressent aux questions relatives à l'effort et à la fréquence d'échantillonnage pour détecter précocement un organisme nuisible (dans les toutes premières étapes suivant l'introduction d'un organisme nuisible). En se basant sur le taux de croissance de l'organisme nuisible (qui doit donc être connu), il est possible de déterminer à l'avance le nombre et la fréquence des échantillonnages à réaliser pour détecter un organisme nuisible (ou une maladie) dès que celui-ci (ou celle-ci) dépasse un seuil pré-déterminé (seuil au-delà duquel les dégâts sont jugés importants par exemple) avec une probabilité fixée. Cette approche ne comporte pas de composante spatiale. Pour en savoir plus sur la méthode développée, vous pouvez cliquer ici.
Définir des priorités dans les zones à surveiller : Les ressources dédiées à la surveillance sont souvent limitées et le développement de méthodes permettant de hiérarchiser les actions de surveillance est crucial. Différentes approches de modélisation ont été récemment publiées. Une de ces approches vise à développer une méthode générique de surveillance basée sur le risque d'introduction de l'organisme dans un endroit donné et sur les potentialités de croissance de celui-ci dans le site en question. Vous pouvez accéder à une explication plus précise en cliquant sur ce lien.
Établir une carte de répartition de la maladie à partir d'un échantillon : Dans le cadre d'une surveillance visant à limiter la dispersion d'un organisme nuisible, il est indispensable de connaître le mieux possible la répartition spatiale de cet organisme. La cartographie exhaustive de l'incidence d'une maladie dans la population hôte est rarement atteignable en raison des contraintes budgétaires et de temps. Le recours à des méthodes d'inférence de la distribution spatiale à partir d'un échantillon est donc souvent nécessaire. Les méthodes classiques, issues des méthodes de géostatistique[1] ne tiennent pas compte du processus épidémique, ni de la structure spatiale des hôtes. Des méthodes sont donc développées pour prendre en compte les processus épidémiques en fonction de la distance entre les plantes hôtes, lien vers le document
Intégrer les coûts de la surveillance : Des développements méthodologiques sont réalisés pour modéliser conjointement les probabilités de détection et de contrôle d'un organisme nuisible en fonction de sa dynamique d'invasion et de l'effort de surveillance (ici, nombre de pièges à placer). Le modèle, appliqué à différentes espèces d'insectes foreurs du bois, permet d'optimiser les efforts de surveillance pour un contrôle optimal en fonction des zones (selon le risque d'introduction et de dégâts) ( Epanchin-Niell et al[2]., 2014).