Réalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)
Accueil guide scv

Fertilisation en année “zéro”

Définition

En année “zéro” de préparation des SCV, la fertilisation à apporter doit permettre d'assurer une forte production de biomasse pour “amorcer la pompe” des SCV.

Le choix des associations et successions de cultures doit prendre en compte la fertilité initiale de la parcelle et les possibilités d'apporter des éléments fertilisants. Selon le coût de ces éléments fertilisants, et en fonction des espérances de rendement des différentes cultures sur les différentes unités agronomiques, on peut :

  • soit cultiver une plante exigeante (comme le riz ou le maïs) après avoir remonté la fertilité (écobuage, apports d'engrais, etc.) ;

  • soit cultiver des plantes capables de se développer sans apport de fertilisation (pois de terre, manioc) que l'on associe avec des plantes de couverture peu exigeantes, à forte production de biomasse.

Les apports minimum d'engrais qui permettent d'obtenir une biomasse suffisante pour installer convenablement des systèmes en SCV varient en fonction des milieux et des cultures.

Effet marqué de la fertilisation sur riz Photo : H. Charpentier

De manière générale, la fertilisation n'est apportée que sur les plantes les plus exigeantes : riz et maïs. La pomme de terre, très exigeante, est fortement fertilisée et procure en général des bénéfices intéressants mais produit très peu de biomasse. En revanche, les plantes de couverture qui peuvent lui être associées (avoine en particulier) bénéficient largement de ces apports d'éléments fertilisants. Le soja peut être éventuellement fertilisé pour améliorer le rendement, mais il produit peu de biomasse.

Si l'espérance de rendement ne permet pas de couvrir les coûts de la fertilisation, et qu'on ne peut se permettre d'amortir un tel investissement sur plusieurs années, les cultures à mettre en place doivent être changées pour des cultures moins exigeantes/risquées. Ainsi, riz et maïs ne doivent pas être cultivés sur des sols de tanety pauvres avant qu'ils n'aient été restaurés (écobuage ou plusieurs années de SCV).

De manière générale, l'apport de fumier (ou à défaut de compost) permet un gain intéressant de production sur toutes les cultures, et est fortement recommandé.

Enfin, les plantes qui ont les plus faibles besoins (manioc, pois de terre) peuvent être cultivées sans engrais, en association elles aussi avec des plantes de couverture peu exigeantes, qui assurent la production de biomasse

Remarque

Si la biomasse produite en année “zéro” de préparation des SCV, avec ces niveaux de fertilisation, est insuffisante pour conduire des systèmes en semis direct dans de bonnes conditions, il faut reconduire les cultures avec un niveau de fertilisation identique, voire plus élevé, ou changer de système de culture afin de garantir la forte production de biomasse. A l'inverse, si la biomasse produite est suffisante et permet d'installer les systèmes en SCV dans de bonnes conditions, la fertilisation à apporter l'année suivante peut être réduite. Si la production de biomasse a été très élevée, il est même possible de se limiter à compenser les pertes par exportation, comme dans des systèmes en SCV bien installés.

Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.

Outils
Etapes+-