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Fertilisation “d'entretien” sur des parcelles en semis direct installé

Définition

Une fois la fertilité du sol restaurée, dans des systèmes en SCV bien installés, il est nécessaire de la gérer afin de ne pas épuiser les sols. Cela se fait :

  • en cultivant en associations ou successions des plantes complémentaires, qui n'ont pas toutes les mêmes besoins et qui assurent des fonctions agronomiques différentes (légumineuses pour la fixation d'azote, graminées pour une restructuration du sol et le recyclage d'éléments nutritifs lixiviés en profondeur, etc.) ;

  • en restituant au sol les éléments nutritifs exportés.

Bonne alimentation du maïs qui bénéficie de l'azote apporté par la couverture vive d'arachis ©Husson O.

Mis à part sur des sols exceptionnellement riches, il est indispensable de restituer au sol un minimum d'éléments fertilisants (engrais organiques et/ou minéraux), pour compenser les exportations par les cultures ou fourrages. En l'absence d'une telle restitution, la production se fait nécessairement aux dépens du sol qui s'appauvrit progressivement (d'autant plus vite que les rendements et les exportations sont élevés). Cette fertilisation limitée (qui peut être ajustée en fonction des bénéfices de l'année précédente) est une précaution importante pour conserver durablement la fertilité des sols.

Le calcul des quantités d'engrais à apporter pour compenser les exportations de l'année précédente se fait sur la base des exportations moyennes des cultures concernées, proportionnelle à leur production.

Le tableau ci-contre donne à titre indicatif les valeurs des exportations d'éléments nutritifs par diverses plantes (synthèse bibliographique). Il montre une forte variabilité de ces exportations. L'utilisation de la médiane (indiquée en rouge) permet d'obtenir une évaluation grossière des éléments nutritifs à apporter pour compenser les pertes par exportation. Ce tableau montre également l'importance des quantités exportées par les pailles si elles ne sont pas restituées à la parcelle, en particulier en ce qui concerne la potasse.

Exportations moyennes des éléments nutritifs par les cultures © Manuel pratique du Semis direct sur SCV Application à Madagascar. GSDM/CIRAD

RemarqueCas particulier

Un précédent associant graminée(s) et légumineuse(s) comme maïs +légumineuse alimentaire volubile, plantées en lignes ou en doubles rangs, conduit à une forte irrégularité de la disponibilité en azote. La légumineuse a apporté une forte quantité d'azote au sol, et se décompose rapidement, alors que la graminée n'a pas fixé d'azote et se décompose lentement, avec les risques de “faim d'azote” que cela entraîne.

Pour une culture de céréale ou de cotonnier, l'engrais azoté (urée) doit être apporté (en particulier au semis) majoritairement sur les bandes qui ont reçu la graminée durant le cycle précédent, pour compenser la faible disponibilité locale en azote (surtout en début de cycle).

Pour comparaison, toujours à titre indicatif, les apports en éléments nutritifs d'un fumier de bovin frais varient (fortement) entre 3 et 15 (8 en moyenne) kg de N par tonne de fumier frais (environ deux fois plus pour un fumier sec), 0,5 et 3 (1,5 en moyenne) kg de P/tonne de fumier frais et 2 à 11 (6,5 en moyenne) kg de K/tonne de fumier frais. La fiente de volaille est plus riche en azote (11 kg/tonne de matière fraîche) et phosphore (4 kg/tonne) mais moins riche en potasse (3,5 kg/tonne).

Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.

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