Périodes d'application des engrais
Méthode :
Les premières années, l'essentiel des engrais doit être appliqué sur les cultures principales. De manière générale, tous les apports d'engrais organiques et les apports d'engrais peu solubles (phosphates naturels, etc.) se font au moment du semis. Les apports de phosphore et de potasse se font également au semis, la plante en ayant un besoin important en début de cycle principalement. L'apport d'oligo-éléments se fait de préférence au semis quand des risques de carences importants ont été diagnostiqués, ou éventuellement dès l'apparition de symptômes de carence (quand ces carences n'étaient pas prévisibles).
Seuls les apports d'engrais azotés sur les graminées sont fractionnés du fait de leur grande solubilité, des risques de pertes par lixiviation, des risques de déséquilibrage de la physiologie des plantes par des apports trop importants et des besoins des plantes étalés sur l'ensemble de leur développement végétatif du semis à la floraison.
Une partie est apportée au moment du semis, représentant environ 1/3 à 1/2 des apports totaux d'azote. Le reste est à fractionner en fonction des plantes et de leur gestion : après chaque fauche pour une plante fourragère, au tallage et à la montaison pour le riz, au début de la floraison mâle pour le maïs, etc. Ces apports sont à moduler en fonction de l'état végétatif des plantes et de la conduite générale des cultures. Un apport supplémentaire d'azote peut être très profitable (et est peu risqué) dans une culture bien conduite, sans accidents, mais qui semble manquer d'azote. A l'inverse, il n'est pas raisonnable d'appliquer des engrais sur une culture mal engagée (semis très tardif, envahissement d'adventices pas maîtrisées, etc.) dont le potentiel de rendement est faible.
Dans le cas d'un semis de céréale dans un paillage constitué essentiellement de graminées, un minimum de 30kg/ha d'azote (de préférence 50 kg/ha) doit être apporté au semis pour éviter le risque de blocage d'azote par le paillage en début de décomposition.
Méthode :
Après quelques années de semis direct bien installé, l'optimisation agronomique des engrais passe par une fertilisation des plantes de couverture (pour les successions cultures/plantes de couverture) qui la valorisent très bien en produisant une forte biomasse, recyclent et mobilisent de nombreux éléments nutritifs et les restituent dans la couverture/litière. La culture principale installée sur cette biomasse bénéficie alors des améliorations du sol et de la fertilité accumulée dans la biomasse. L'apport de deux tiers des engrais sur les plantes de couverture pour un tiers directement au moment de la culture permet un fonctionnement optimal des systèmes en SCV.
Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.