Comprendre l'impact des systèmes de culture en relais sur les rendements est un des objectifs principaux de cette étude. S'il est particulièrement ardu d'expliquer les évolutions des rendements par le seul effet de l'association culturale, il est cependant possible de dégager, dans le contexte particulier d'Unaí, les grandes tendances qu'engendrent les associations de cultures sur les rendements en maïs et en plante associée.
Rendement en maïs dans l'association
La tendance, quelques soient l'année et les types de sol, a été à une diminution des rendements en grains dans l'association par rapport à la culture pure. Cependant cette diminution n'est pas significative statistiquement (p<0,1).
De plus les rendements en grains observés en conditions "réelles" sur les parcelles des agriculteurs se sont surtout caractérisées par une très forte variabilité (coefficient de variation de 59%), comme il est possible de le constater sur la figure suivante.
Que ce soit en station ou en parcelles de producteurs, les biomasses en maïs et les rendements en grains ne sont pas significativement différents entre la monoculture et l'association.
Rendement de la culture associée
En général les cultures associées ont produit moins de la moitié de la biomasse totale, que ce soit en station ou en parcelle de producteurs. Seuls quelques rares cas d'association maïs-cajanus ont engendrés une plus forte biomasse en cajanus qu'en maïs.
Rendement de l'association
Comparaison des rendements en biomasse totales entre le maïs en culture pur et le maïs associé au Cajanus ou à la Brachiaria spp. (Balde, 2011) | [1] | Cependant, la biomasse totale de l'association (biomasse en maïs + biomasse de la culture associée : brachiaria ou cajanus), s'est avérées être globalement plus importante que la biomasse totale des cultures de maïs pur. Ceci est particulièrement visible sur la figure ci contre, où les rendements en biomasse totale sont majoritairement réparties au dessus de la bissectrice. (Rappelons que sur la bissectrice : biomasse de la culture associée = biomasse de la culture pure). En revanche, nous pouvons observer que dans certains cas la culture pure a généré plus de biomasse totale que la culture associée (parcelles entourées en rouge). |
Conseil : Ce qu'il faut retenir
La tendance générale est à l'augmentation de la biomasse totale produite en culture associées, par rapport aux cultures pures.
Cette augmentation de la biomasse totale n'est pas toujours synonyme d'augmentation du rendement en grains (pour le maïs).
La plante de couverture permet une production de biomasse additionnelle par rapport à une culture pure de maïs sans que cela ne pénalise de façon significative la production en grains et biomasse de ce dernier.
La très grande variabilité en terme de rendements - et de contribution de chaque culture au rendement total- impose des échelles de réflexions plus fines, afin de comprendre comment les différentes composantes du systèmes influent sur le rendement final de l'association.
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Auteurs : V. Couderc et M. Cournarie
Sources principales :
Balde, A.B. ; Analyse intégrée du partage des ressources (eau, azote et rayonnement) et des performances dans les systèmes de culture en relais sous semis direct en zone tropicale subhumide ; 2011
Shili-Touzi, I ; Analyse du fonctionnement d'une association de blé d'hiver (Triticum aestivum L.) et d'une plante de couverture sur une échelle annuelle par modélisation et expérimentation ; 2009
Superviseur : Eric Scopel (Cirad), Stéphane de Tourdonnet et Sarah Clerquin (Montpellier SupAgro)