La première soirée CultureSciences de 2024 a projeté le film « Vignes sur le fil » produit par l’association RaidWine. Le film a été suivi d’un débat sur le thème « Viticulture méditerranéenne face au changement climatique : quels leviers pour accélérer la transition ? ».

Le film apporte les témoignages de viticulteurs rencontrés au cours d’un périple de 6 mois en Espagne, Italie, Grèce et Portugal, sur leurs moyens d’adaptation au changement climatique. Le constat est le même tout autour de la Méditerranée : le changement s’accélère, nous devons changer nos pratiques, mais agir à l’échelle de nos parcelles n’est pas suffisant.

Le rapport d’étonnement de François Colin, souligne la dimension assez angoissante du film, avec l’évocation des extrêmes, de la vulnérabilité, mais aussi de l’espoir apporté par ces viticulteurs qui essaient, ratent mais persévèrent.

Une partie du débat a porté sur l’irrigation et à ce que cela signifie en termes de partage et de collaboration entre viticulteurs et usagers à court et moyen termes, avec des cultures et des approches différentes selon les pays. Mais cela interroge aussi sur les choix à long terme et la nécessité de changer de modèle comme l’indique Aurélie Metay. Or pour cela il faut des moyens, dont disposent plutôt les grosses structures et les collectifs. Quentin Gerona insiste sur la nécessité de rassurer les petits viticulteurs face à la prise de risque à adopter de nouvelles pratiques et leur assurer qu’ils pourront en vivre.

Nina Graveline souligne que ce besoin de changement arrive en même temps que le renouvellement des générations dans tous les pays d’Europe, une opportunité d’accompagner au changement de direction par les pouvoirs publics. Louise Nicourt fait remarquer que l’on ne rattrapera le retard dans les pratiques face à la rapidité du changement climatique qu’en développant davantage les opportunités de rencontres recherche-entreprises, comme dans le cadre des chaires, pour co-construire une filière d’avenir et impliquer la nouvelle génération.

Quentin Gerona conclut sur l’attention à ne pas se focaliser trop exclusivement sur l’aspect technique de l’adaptation et nous invite, malgré l’anxiété au cœur des témoignages, à retenir l’amour de la terre des viticulteurs pour faire face à ces changements.