Méthodes de surveillance
Systèmes d'information géographique
Les éléments d'une campagne de surveillance ont par nature une composante spatiale. Les systèmes d'information géographique (SIG) sont des logiciels conçus pour gérer, analyser et présenter des jeux de données spatialisées. Les SIG font maintenant ainsi partie intégrante de tout dispositif de surveillance et constituent des outils de communication de choix. Leur structure doit cependant être parfaitement conçue et les variables d'intérêt précisément listées avant la réalisation de la surveillance pour pouvoir être utilisées de façon optimale par les scientifiques et les gestionnaires du risque. Certaines de ces bases de données géo-référencées sont connectées à internet et sont à la base de systèmes visant à modéliser et cartographier les risques invasifs (par exemple, le système NAPPFAST ou encore le réseau d'information de biosécurité australien).
Outils de surveillance
Selon les organismes nuisibles à cibler et les objectifs de la surveillance, différents outils d'attraction, de capture, d'observation, d'échantillonnage et de détection sont mis en œuvre.
Les stratégies de surveillance des arthropodes invasifs vous ont été présentées précédemment [lien vers le chapitre « les méthodes et outils adaptés à la détection des arthropodes »]. Elles sont essentiellement basées sur l'utilisation de systèmes attractifs (attractants visuels, chimiques) et de capture. D'autres approches en cours de développement sont basées sur des systèmes de détection acoustique ou infra-rouge.
Les systèmes évoluent avec le développement des nouvelles technologies. Par exemple, des chercheurs ont testé l'intérêt de pièges reliés à une « web caméra » interrogeable à distance via un site internet dédié. Ce système permet de vérifier à distance la présence d'insectes dans les pièges, voir même de vérifier la présence d'insectes nuisibles par une première identification rapide.
Exemple :
De même, des chercheurs de l'INRA[1] ont récemment démontré l'intérêt à exploiter les images produites par Google Street View pour localiser des nids de la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa Den. & Schiff), ( Rousselet et al. 2013)[2]. [lien vers une illustration[3]]
Les projets en cours visent à faire participer n'importe quel citoyen dans les dispositifs de surveillance. Ainsi, un projet portant sur la détection de la punaise diabolique (Halyomorpha halys) invite les personnes observant cet insecte à le rapporter via une application sur tablette ou smartphone à télécharger à partir du site de l'INRA [http://ephytia.inra.fr/fr/P/128/Agiir].
La surveillance des agents pathogènes peut être réalisée en utilisant des stratégies variées. On va chercher à surveiller les plantes malades plutôt que l'organisme lui-même. Les plans de surveillance sont ainsi souvent basés sur la détection visuelle de symptômes caractéristiques de la maladie causée par l'organisme nuisible concerné car cette stratégie reste relativement simple à mettre en œuvre et moins coûteuse qu'une stratégie basée sur un échantillonnage suivi de tests de détection. Cette approche a cependant de nombreuses limites : elle est peu spécifique, présente parfois une sensibilité limitée (voir particulièrement faible si la surveillance n'est pas réalisée à la bonne période) et parfois totalement inadaptée (symptômes non visibles sur les parties aériennes des plantes par exemple). Des plans de surveillance sont donc aussi souvent basés sur des campagnes d'échantillonnage suivies par une analyse des échantillons prélevés à l'aide de différentes techniques de diagnostic (présentées précédemment). Pour certaines maladies bactériennes ou fongiques, une surveillance peut être basée sur la capture aérienne de spores.