Définition :
Les systèmes de culture, et en particulier les plantes à mettre en place, déterminent largement les itinéraires techniques.
Les caractéristiques des plantes cultivées comme :
leur cycle ;
leur vigueur au départ ;
leur port (érigé, volubile, rampant) et leur taille ;
la taille des graines ;
les possibilités d'implantation par boutures (qui permettent un démarrage plus rapide que par graines) ;
leur compétitivité par rapport aux adventices (liée à ces caractéristiques et à d'éventuelles aptitudes allélopathiques)
ont une influence sur :
la date de semis ;
le mode de semis : à la volée, en poquets ou en lignes ( x profondeur du semis) ou par boutures ;
la densité de semis ;
l'agencement des plantes entre elles dans le cas d'associations. Ces quatre paramètres du semis sont ajustables en interactions, pour obtenir une mise en place optimale des cultures et des plantes associées.

Les exigences des plantes sur le plan de la fertilité influencent non seulement les besoins en termes de fertilisation, mais aussi les paramètres du semis.
Ces caractéristiques des plantes auxquelles s'ajoute un éventuel potentiel allélopathique déterminent leur aptitude à dominer (ou non) les adventices et donc l'ensemble des modes de contrôle des adventices à mettre en oeuvre (précédent cultural, modalités du semis, traitements herbicides, etc.)
Les différentes cultures ont des sensibilités aux bioagresseurs différentes, et nécessitent ou non des traitements phytosanitaires. Les systèmes de culture influencent également les moyens de contrôle des insectes nécessaires : l'insertion dans les associations/successions de plantes avec des effets répulsifs ou insecticides permettant de réduire les besoins, la biodiversité des systèmes permettant de maintenir des équilibres auxiliaires/ravageurs favorables. |
Exemple : Exemples sur les caractéristiques des plantes
Les plantes à grosses graines (comme le niébé ou la mucuna) démarrent généralement plus rapidement que les plantes à petite graines (comme le stylosanthes). Elles permettent une production de biomasse plus importante en un temps réduit, mais peuvent entraîner une concurrence avec la culture en cas d'association.
De même, un brachiaria implanté par bouture démarre beaucoup plus vite que s'il est implanté par graines, et produit plus rapidement une forte biomasse. En association, pour éviter une compétition avec la culture, il doit être bouturé 15 jours plus tard que s'il était semé, ou avec un espacement plus important. Les graines de brachiaria étant capables de germer en profondeur, il est possible de les semer en même temps que le riz en association, à condition de les implanter en profondeur (3-4 cm) pour retarder leur émergence. Dans une association maïs + brachiaria la localisation d'engrais au pied du maïs permet de réduire les risques de concurrence par la plante de couverture et donc de semer le brachiaria plus tôt ou plus rapproché du maïs.
L'ensemble de ces caractéristiques des plantes cultivées et des plantes de couverture sont propres aux espèces mais aussi aux variétés. Certaines espèces comme le niébé montrent une très forte variabilité variétale ce qui permet et rend indispensable d'ajuster dans le détail les systèmes de culture, en précisant les variétés employées.
Remarque :
Dans le cas où les réflexions sur l'itinéraire technique détaillé, pour une situation donnée (parcelle x système de culture choisi) mettent en évidence un blocage qui n'avait pas été identifié lors du choix des systèmes (intrants ou semences des variétés adaptées pas accessibles, main d'oeuvre indisponible à une période clef, etc.) et qui ne peut pas être contourné par des adaptations de l'itinéraire technique, il faut revenir sur le choix du système de culture.
Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.