Définition :
Les risques d'échec encourus et le niveau de risque supportable par l'exploitation sont des facteurs clefs dans la prise de décision sur les systèmes de culture, le choix des niveaux d'intensification et des itinéraires techniques (calage des cycles et récolte en particulier).
Ces risques peuvent être de tous ordres : climatique (sécheresse, grêle, cyclone, etc), phytosanitaire (attaques d'insectes incontrôlables, maladies fongiques, etc.), technique (non respect d'un itinéraire technique du fait de contraintes imprévues, etc), sécuritaire (vols), foncier, etc.
Les stratégies des paysans sont la plupart du temps basées sur la minimisation des risques, et ce d'autant plus que leur situation est précaire et que leur faculté à supporter un échec est faible. Pour les exploitations qui peuvent se permettre de prendre un risque, plus les espérances de gains sont élevées, plus le risque accepté est élevé.

Exemple : Exemples sur le risque
Sur les hautes terres, les paysans plantent souvent le manioc à très forte densité (30 cm x 30 cm) et récoltent des petits tubercules dans le but d'augmenter le temps de récolte, ce qui rend moins attractifs et plus risqués les vols sur pied avant récolte, fréquents aux abords des villes.
Autour d'Antsirabe, certains paysans récoltent le riz avant sa maturité complète pour éviter les risques qu'un orage de grêle (fréquents à cette période) ou que les vols sur pied avant récolte ne leur fassent perdre une part importante de leur production.
Dans le Sud-Est où le risque cyclonique est important de janvier à avril, période de culture traditionnelle du riz dans les bas-fonds, il est possible de faire un riz de cycle court en conditions pluviales dès le mois de septembre, qui sera récolté avant la période cyclonique.
Au lac Alaotra et dans le moyen-Ouest où la saison des pluies est relativement courte, l'investissement dans des engrais est une prise de risque qui peut s'avérer très rentable, à condition de réaliser le semis dès les premières pluies (limitant ainsi fortement le risque climatique) et de
contrôler les insectes terricoles et les adventices. Si le semis est tardif et que les insectes et les adventices ne sont pas maîtrisés, la prise de risque est trop importante et n'est pas recommandée.
Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.