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Climat & régime hydrique

Définition

©Ian -Symbols

Le climat (précipitations et températures) et le régime hydrique (engorgement, inondation, position et mouvements de la nappe phréatique, remontées capillaires, possibilités d'irrigation et de drainage) déterminent les périodes de culture possibles.

la date de semis

Ils ont donc une forte incidence sur les systèmes possibles, mais également sur les itinéraires techniques à mettre en place. Ils influencent fortement la date de semis des cultures et des plantes de couverture qui doit permettre une bonne alimentation en eau tout au long du cycle (sans manque et sansexcès que les plantes ne supporteraient pas), et des températures permettant le bon développement des plantes.

L'installation d'une plante de couverture dans une culture doit se faire au moins deux mois avant la fin (estimée) des pluies et/ou l'arrivée de la saison froide pour que la couverture puisse s'installer correctement. Plus la saison des pluies/chaude est courte, plus la culture et la plante de couverture doivent être cultivées ensemble, et moins le décalage du semis de la plante de couverture est possible.

La cohabitation des plantes se gère alors avant tout par la disposition dans l'espace (densité de semis mais aussi agencement des plantes, en doubles rangs par exemple) et un apport localisé d'engrais. De plus, l'association d'une plante de couverture avec une culture dans un milieu à faible pluviométrie doit se faire de manière à éviter une trop forte compétition pour l'eau, et donc avec des densités faibles.

Ainsi, le climat et le régime hydrique influencent directement :

  • le calage des cycles (date de semis et variété) ;

  • la densité de semis et l'agencement des plantes entre elles ;

  • les besoins en irrigation et/ou drainage quand ils sont possibles ;

  • les besoins pour la préparation des couvertures : date d'application des herbicides dans les climats à saison sèche, mode de contrôle des couvertures dans les climats gélifs (besoins et doses d'herbicide).

Ils influencent dans une moindre mesure, car indirectement :

  • le mode de semis (pour permettre le semis à une date particulière) ;

  • la fertilisation à apporter. D'une part, elle doit être adaptée pour obtenir une production de biomasse suffisante pour permettre un bon fonctionnement des SCV (le climat influençant à la fois le potentiel de production et la vitesse de minéralisation). D'autre part, le risque climatique a une grande influence sur la rentabilité d'un apport d'engrais coûteux ;

  • les méthodes de lutte contre les adventices à mettre en oeuvre (le type de flore et la pression des adventices étant influencés par le climat et le régime hydrique).

Influence du climat et du régime hydrique que le choix des ITK© Manuel pratique du Semis direct sur SCV Application à Madagascar. GSDM/CIRAD

L'irrigation quand elle est possible, permet de lever (au moins partiellement) les contraintes hydriques et de s'affranchir de la principale contrainte climatique. Elle offre de nombreuses possibilités d'associations et de successions de cultures, permettant d'implanter les cultures sur une période plus longue. Elle permet également de lutter contre l'enherbement (irrigation par submersion) et certains insectes. On cherche, dans ce cas, à optimiser les productions, pour couvrir les coûts élevés de cette pratique, en adaptant la fertilisation en particulier.

Exemple

Dans le Sud-Est humide, le système associant manioc et brachiaria sur des sols compactés permet de doubler facilement les rendements du manioc et est très facile à gérer, le brachiaria pouvant être semé avant, pendant ou après la plantation du manioc. Au lac Alaotra et encore plus dans le Sud-Ouest, du fait de la saison sèche marquée, le même système exige une implantation du brachiaria quelques mois après le manioc, en début de saison des pluies (faute de quoi une compétition forte du brachiaria pour l'eau peut entraîner une baisse de la production de manioc).

Sur les hautes terres, il est possible de semer de l'avoine à la volée dans le soja avant qu'il ne perde ses feuilles (plutôt qu'en poquets après la récolte). Cette pratique permet une meilleure production de biomasse par l'avoine avant l'arrivée de la saison froide.

Toujours sur les hautes terres, mais dans les rizières, un drainage en fin de saison des pluies permet d'implanter plus rapidement de la vesce(qui ne supporte pas l'engorgement), et ainsi d'augmenter considérablement sa production.

Dans le Sud-Ouest, la forte incertitude climatique rend difficile car risqué l'investissement dans des engrais. Un semis très précoce réduit ce risque et accroît l'intérêt d'apporter une fertilisation. A l'inverse, l'apport d'engrais est trop risqué quand le semis est tardif.

Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.

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