Définition :
Des sols riches en particules fines, mais non colloïdales, ont tendance, sous l'impact de la pluie, à former une fine croûte en surface (dite “croûte de battance”). Par ailleurs, des sols très destructurés (en particulier après un travail du sol avec émottage fin) peuvent, après des fortes pluies, s'indurer en surface sur plusieurs centimètres. Dans un cas comme dans l'autre, il en résulte une induration en surface, créant une couche imperméable et très asphyxiante.

Les phénomènes de battance et d'induration en surface déterminent avant tout les besoins en travail du sol. Au contraire de la compaction (en profondeur) qui est un état relativement stable ou qui évolue lentement, la battance ou l'induration en surface créent un état qui évolue rapidement et conduit à l'asphyxie des cultures. Des sols (non battants) qui paraissent très indurés en surface durant la saison sèche peuvent évoluer très rapidement avec les premières pluies et perdre leur caractère induré avant le semis. Inversement, un sol travaillé avant le semis peut rapidement s'indurer avec les premières pluies. Il est donc important d'évaluer le niveau d'induration des sols que l'on a au moment du semis pour décider si le travail du sol est nécessaire ou non.
Le maintien d'une couverture végétale sur la parcelle permet de contrôler ces phénomènes qui disparaissent donc rapidement en semis direct.
En ce qui concerne la compaction en profondeur, elle peut éventuellement être levée par un sous-solage. Une telle pratique nécessite cependant des moyens considérables (tracteur puissant ou bulldozer, sous-soleuse, très rares à Madagascar), et est très coûteuse. Il est préférable de lever cette contrainte en choisissant des systèmes qui incluent en priorité des plantes capables de décompacter naturellement les sols, par la puissance de leur système racinaire et leur faculté à relancer l'activité biologique. |
Exemple : Exemple sur la battance
Les paysans du lac Alaotra connaissent bien le phénomène de battance, en particulier sur baiboho. Ils savent que dans ces situations le travail du sol (grossier, de façon à ne pas le destructurer) est indispensable, et cherchent à casser la croûte de battance en permanence. Ils effectuent un travail du sol avant semis (au minimum, par un travail du sol au niveau des poquets pour les cultures de contre-saison après riz irrigué), et lors des sarclages.
Exemple : Exemple sur la compaction
La compaction du sol limite l'enracinement en profondeur des plantes, en particulier celles nécessitant une bonne macroporosité comme le riz pluvial. Outre l'impact sur la nutrition des plantes, un faible enracinement rend les cultures
extrêmement sensibles à la sécheresse. Il est en conséquence risqué d'implanter du riz pluvial sur un sol compacté dans un milieu à saison des pluies courte, comme dans le Moyen-Ouest malgache
Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.