Auto-formation et formation par les pairs

Résumé :

Présentation du travail de groupe portant sur l’analyse d’articles scientifiques rédigés en anglais mobilisant : auto-formation, formation par les pairs, expression en anglais, barcamp, évaluation croisée entre pairs et enseignants.

DESCRIPTION DE LA SITUATION

Déroulement : (durée 2 semaines, expérimentée en 2015)

ECUE « Organisation et fonctionnement d’un agro-écosystème et analyse des relations milieux-plantes », dans le tronc commun de la formation Ingénieur SAAD, 1er semestre de 2ème année, et du Master 3A (1ère année).

Cette ECUE s’articule autour de trois grandes modalités pédagogiques complémentaires :

– Cours et TD : aborder les notions « cœur » de l’ECUE, chaque notion étant présentée de manière relativement simpliste vu le temps imparti.

– Travaux pratiques sur le terrain pour acquérir des outils de description du milieu physique et pour concrétiser des notions vues de manière théorique en cours.

Travail bibliographique de groupe avec présentation en anglais : favoriser l’implication des étudiants pour les sensibiliser à la complexité de situations revêtant divers enjeux agricoles, et qui ne peuvent pas être abordées en cours.

1) Répartition des étudiants (5 étudiants/groupe, soit 18 groupes) : effectuée par l’enseignant, pour mixer les niveaux de langues, et les deux formations au sein des groupes.

2) Identification et choix d’un article scientifique : six articles sont proposés, avec 3 groupes pour l’étude d’un article. Les thématiques sont réparties collectivement lors d’un temps de concertation et de négociation. Une diversité de thématiques est proposée afin que tous les groupes puissent approfondir un sujet, et prennent conscience des autres enjeux via les présentations de l’ensemble des groupes.

3) Travail de groupe : 4 séances libérées et identifiées (9 h au total) pour permettre aux groupes de travailler sur leur sujet et de préparer un support de présentation orale en anglais sous la forme d’un diaporama commenté. Une méthodologie de travail de groupe leur est conseillée, à savoir de faire une lecture active et individuelle du document pour après confronter leurs analyses afin d’approfondir leur compréhension de l’article.

4) Un rendez-vous tutoré obligatoire (15 à 20 min) : chaque groupe devait présenter leur avancée afin de s’assurer de la bonne compréhension de leur sujet et répondre aux éventuelles questions scientifiques.

5) Restitution, en anglais, sous le format du barcamp (se déroule lors de la dernière après-midi du module) : présentation du diaporama commenté (durée : 15 min) par l’un des membres du groupe de travail à un petit groupe d’étudiants (4 à 5) afin de favoriser les interactions lors du moment d’échanges (durée : 10 min). Puis, les autres membres du groupe de travail devront, à leur tour et de manière individuelle, en faire de même pour que chacun s’investisse dans la restitution de son étude, et pour que tous les étudiants puissent assister à la présentation de tous les sujets.

6) Évaluation par les pairs : porte sur la qualité de la présentation individuelle, et donne lieu à une note, qui compte pour 10 % dans l’attribution de la note globale de l’ECUE.

Voir la fiche témoignage précisant l’organisation de l’évaluation croisée entre pairs et enseignants (par Claire Marsden)

7) Évaluation par l’enseignant : porte sur le contenu et la qualité scientifique du diaporama. Les commentaires sont annotés directement sur le document, publié sur Ticéa, et une note collective est attribuée.

La note finale du module est le résultat de la moyenne de la note collective (contenu du diaporama), et de la note individuelle fournie par les pairs (présentation orale). Cette note compte pour 20 % de la note globale de l’UE (travail bibliographique + compte-rendu de terrain + examen final d’UE).

Nombre d’étudiants : Très grand groupe > 60 étudiants

Production(s) pédagogique(s) : absent

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES

– Sensibiliser les étudiants à des enjeux agricoles importants (relatifs aux problèmes de qualité du milieu) mais ne pouvant pas être abordés en cours.

– Explorer de manière approfondie des sujets n’étant pas centraux en termes d’objectifs d’apprentissage (exercer une compétence « analyse de problème complexe », qui ne peut pas être exercée sur tous les sujets sur lesquels porte l’ECUE).

– Savoir décrypter, analyser, et restituer de manière critique le contenu d’un article scientifique en anglais.

– Favoriser leur expression en langue anglaise.

RETOUR SUR VOTRE EXPÉRIENCE

Pour quelle(s) raison(s) procédez-vous ainsi ? 

– Tendre vers plus de complexité dans l’analyse des processus en œuvre dans un agro-ecosystème.

– Favoriser le travail participatif et collaboratif pour exploiter la synergie du groupe.

– Favoriser l’implication des étudiants dans l’écoute et dans l’échange.

– Des partages d’expériences, dans le cadre du café pédagogique, ont motivé l’envie d’expérimenter le format du barcamp pour les restitutions.

– Investir chaque étudiant dans la présentation de leurs travaux et les responsabiliser vis-à-vis de l’exercice de l’évaluation.

– Impliquer les étudiants dans l’évaluation de leurs pairs les encourage à réfléchir sur leurs propres pratiques.

– L’évaluation croisée entre pairs et enseignants permet une évaluation individuelle, issue de la moyenne de ces deux notes.

Quelle(s) difficulté(s) avez-vous du résoudre avant la mise en place de la situation ? 

– Une organisation lourde et complexe à mettre en place pour permettre l’évaluation par les pairs (composer des groupes équilibrés, s’assurer que chaque étudiant puisse assister à toutes les présentations, avoir tout le matériel nécessaire, disposer d’assez de locaux…).

– Guider les étudiants sur les déplacements à effectuer.

– Une des fonctionnalités de l’outil « Atelier » aurait pu permettre d’aider à l’organisation de ce barcamp (constitution des groupes etc), mais paraît être compliqué à exploiter.

– L’évaluation de la qualité de la notation appliquée par les étudiants a été source de réflexion, mais n’a pas abouti en raison de la difficulté de déterminer une évaluation de référence.

Qu’est-ce qui dans ce que vous avez mis en place est satisfaisant ? 

– Le renseignement en ligne de l’outil « Atelier » par les étudiants est un gain de temps pour l’enseignant (pas de nécessité de construire un fichier numérique à partir de leurs notes papiers).

– Poser des questions courtes et les accompagner d’indications sur le sens de la notation sont des moyens efficaces pour l’efficience de l’évaluation par les pairs.

– Réelle implication et attention des étudiants.

– Une évaluation cohérente au regard des objectifs visés.

– Le format du barcamp est beaucoup moins fatigant à vivre pour l’enseignant qu’une séance de restitution en amphithéâtre : présentations successives, retours oraux immédiats…

– Le partage de l’évaluation, ainsi que l’évaluation a posteriori des diaporamas, permettent une évaluation plus pertinente et plus équitable.

– Les étudiants peuvent se référer aux commentaires annotés sur leur diaporama.

Reste insatisfaisant ? 

– Le format du barcamp ne permet plus d’assister à toutes les restitutions, de corriger des erreurs, de répondre aux questions si besoin ou encore de faire un retour oral aux étudiants une fois leur restitution terminée.

– Remise en question de la pertinence et la faisabilité de concourir à autant d’objectifs et de modalités au regard des contraintes liées aux très grand nombre d’étudiants, et à la mixité des groupes.

– L’inconvénient dans une organisation aussi lourde induit une réelle rigidité, dure à gérer lorsqu’il y a des imprévus (ex : absence d’un étudiant). Cela renvoie au besoin de formation de l’outil « Atelier » qui pourrait être un soutien dans ce cas de figure.

ÉVALUATION PAR LES ÉTUDIANTS

Avez-vous demandé aux étudiants d’évaluer la situation ? Si oui, de quelle(s) manière(s) ? 

Par un questionnaire reprenant l’UE.

Quels en sont les principaux enseignements ?

Points négatifs : charge lourde de travail, frustration de certains étudiants à devoir s’exprimer en anglais ce qui parfois représentait un réel frein dans le travail de fond, déstabilisation d’avoir été évalué par leurs pairs.
Points positifs : une position d’évaluateur pas évidente mais intéressante, mobilisation concrète des étudiants, attention poussée, un réel moyen de s’impliquer, sentiment d’être les acteurs de leurs apprentissages, bonne appréciation de l’intégration des enseignements en anglais avec ceux disciplinaires.

POUR ÉCHANGER

Sur quel(s) point(s), questionnement(s) aimeriez vous interpeller vos collègues ? 

– Quelle est la place de l’évaluation individuelle par rapport au collectif ? Comment concilier des critères objectifs d’évaluation et une adaptation à des situations particulières ? Quelle est la souplesse des critères d’évaluation ? Comment préserver et privilégier le feedback ?

Nom : Claire Marsden (appuyée par Gil Le Bris)

Discipline(s) enseignée(s) : sciences et écologie des sols

Dans quelle(s) formation(s) ? Ingénieur SAADS (2ème année), Master 3A (1ère année)